Le général Joseph Aoun, commandant en chef de l’armée libanaise, a été élu président de la République jeudi, après avoir recueilli 99 voix sur un total de 128 députés au deuxième tour de la présidentielle.
La Chambre des députés a échoué à élire un nouveau président du pays au premier tour. Joseph Aoun n’avait recueilli que 71 voix au premier tour du scrutin dans la matinée, tandis que « Souveraineté et la Constitution » a récolté 14 voix et Chibli Mallaten a obtenu deux.
37 votes blancs ont été enregistrés. Les 30 députés du Hezbollah pro-iranien et de son allié, le mouvement chiite Amal, ayant voté blanc, et 4 votes annulés.
Le président du Parlement, Nabih Berri, avait ainsi convoqué une deuxième séance dans l’après-midi.
Suite à son élection, il succède à l’ancien président Michel Aoun avec qui il n’a aucun lien, suivant la fin de son mandat le 31 octobre 2022.
La Constitution libanaise définit les modalités d’élection du président de la République par les membres de la Chambre des députés. L’article 49 de la constitution libanaise énonce que « le président de la République est élu, au premier tour, au scrutin secret à la majorité des deux tiers des suffrages par la Chambre des députés », précisant qu’aux tours de scrutins suivants, la majorité absolue suffit ».
Depuis 2019, le Liban traverse une crise économique considérée par la Banque mondiale comme l’une des pires au monde et marquée par la perte de 95% de la valeur de la monnaie locale.
Le nouveau président libanais a déclaré, lors de son premier discours au Parlement, que son élection marquait le début d’une « nouvelle ère » de l’histoire du pays, dans laquelle l’Etat aura le « monopole des armes ». Après avoir prêté serment, il s’est engagé à des consultations rapides pour nommer un premier ministre, ainsi qu’à respecter « la trêve » avec Israël.
Le ministre des affaires étrangères israélien, Gideon Saar, a émis l’espoir que l’élection de Joseph Aoun contribuera à la « stabilité, à un meilleur avenir pour le Liban et son peuple, et à de bonnes relations entre voisins », a-t-il écrit sur le réseau social X.
De son côté, l’Iran a salué l’élection de M. Aoun, en espérant que les pays deux vont coopérer pour servir leurs « intérêts communs », selon un message de l’ambassade de l’Iran au Liban publié sur X.