"De nouvelles vulnérabilités sont apparues et la résistance du système financier mondial reste à vérifier", a souligné l’institution dans son rapport sur la stabilité financière mondiale (GFSR), publié au moment où le FMI et la Banque mondiale tiennent leur réunion annuelle sur l’île indonésienne de Bali.
Le FMI relève que les participants au marché financier mondial "semblent complaisants" face aux risques potentiels qui pourraient découler d’un environnement financier soudainement plus compliqué, en cas par exemple de hausse des taux d’intérêts ou d’un accès restreint aux capitaux.
En tête des préoccupations dans les pays émergents, l’Argentine et la Turquie, qui cumulent une dette importante, ont dû relever drastiquement leurs taux d’intérêt les mois derniers.
Et l’Argentine a dû avoir recours à deux reprises au FMI, qui a porté récemment à 57 milliards de dollars son prêt à Buenos Aires, contre 50 milliards auparavant.
Alors que les taux d’intérêts remontent dans les pays développés, poussant les investisseurs à y rapatrier leurs mises pour bénéficier de meilleurs rendements, le FMI encourage les pays émergents à prendre des mesures contre les sorties de capitaux.
L’institution pointe aussi du doigt des risques liés au niveau élevé de la dette des entreprises, et un niveau de dette publique qui enfle.
Depuis le dernier rapport d’avril du FMI sur la stabilité financière, les conditions économiques sont moins équilibrées et l’écart se creuse entre pays développés et pays émergents.
"Il y a un an, j’avais dit que quand le soleil brille, il est temps de réparer le toit. Mais on n’a pas vu beaucoup de toits réparés, beaucoup de pays +ont mangé leur pain blanc+", a indiqué Christine Lagarde à Bali en employant cette dernière expression en français.
"Alors que la tendance était à la hausse" l’an dernier, à présent "la croissance économique a atteint un plateau et il faut prendre des mesures", a-t-elle insisté.
Elle a encouragé les pays émergents en particulier à construire des mécanismes d’amortissement des crises, à laisser leur devises flotter et à utiliser les surplus de capitaux emmagasinés les années précédentes.