Le corps diplomatique africain à Rabat en désaccord total avec la sortie du ministre algérien des AE contre le Maroc
Le corps diplomatique africain à Rabat a exprimé son désaccord et s’est dissocié des déclarations ‘’incompréhensibles’’ du ministre algérien des Affaires étrangères contre le Maroc, qui ne font ‘’qu’envenimer la situation’’,
En marge d’une réunion d’information tenue, samedi, par le ministère marocain des Affaires étrangères et de la coopération internationale avec les ambassadeurs africains accrédités à Rabat, suite aux propos diffamatoires du ministre algérien des Affaires étrangères à l’encontre du Maroc et de sa politique africaine, l’ambassadeur Ismaila a regretté que « pareilles déclarations ne font qu’envenimer la situation ».
Dans ce cadre, le Doyen du corps diplomatique africain a qualifié « d’osée », l’imputation par le ministre algérien de ces propos à des chefs d’Etat africains. A cet égard, M. Nimaga Ismaila a indiqué que les chefs d’Etat africains se réuniront à Addis-Abeba bientôt, et que ce sera une occasion pour exiger des « explications » sur leur implication dans de telles déclarations.
Pour l’ambassadeur Ismaila, les déclarations du ministre algérien sont d’autant plus incompréhensibles « qu’au sein de l’Union Africaine, c’était par la voix unanime que les chefs d’Etats africains ont salué le retour du Maroc, ou plutôt la régularisation de sa situation, parce que le Maroc n’a jamais quitté sa famille ».
Le doyen du corps diplomatique africain n’a pas manqué de relever également la coïncidence entre la sortie du ministre des Affaires étrangères algérien, et la tournée qu’effectue dans la région l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara : « le représentant du Secrétaire général des Nations Unies pour la question du Sahara’’, a-t-il souligné, ‘’sera le témoin oculaire de ce qui peut entraver ses démarches».
Selon l’ambassadeur Nimaga ismaila, ces déclarations malvenues interviennent « à un moment où toutes les puissances internationales ont reconnu et appuyé la vision du Maroc par rapport à la question du Sahara en retenant que cette proposition est la plus crédible et raisonnable ».
Au nom de tous les ambassadeurs africains à Rabat, le doyen a tenu à souligner que « le peuple marocain, uni derrière sa Majesté le Roi, a toujours prôné la voie de la négociation et nous l’encourageons dans ce sens ».
Enfin, le Doyen Ismaila, s’exprimant au nom des ambassadeurs africains, a assuré que « la politique africaine du Maroc se porte très bien », saluant « la clairvoyance et surtout l’engagement du Maroc pour faire en sorte que notre continent parle d’une seule voix ».
Il a conclu que les chefs d’Etat africains « fondent beaucoup d’espoir quant au fait que le retour du Maroc à l’UA contribuera à la consolidation des capacités de l’union, vers une prise en charge réelle, définitive et pour que l’Afrique reste unie ».
Intervenant la veille à Alger lors de l’université d’été du Forum des chefs d’entreprise, le ministre algérien Abdelkader Messahel a évoqué la montée en puissance des investissements marocains sur le continent ces dernières années, et la rivalité entre voisins maghrébins dans ce domaine.
"Les banques marocaines, c’est le blanchiment de l’argent du haschisch, ça tout le monde le sait. C’est des chefs d’Etat africains qui me le disent", a affirmé le ministre, selon des extraits de l’intervention largement partagés sur les réseaux sociaux.
"Si c’est ça les banques, je ne sais pas, personne ne nous impressionne. La Royal Air Maroc (la compagnie publique marocaine, ndlr) transporte autre chose que des passagers, et cela tout le monde le sait. On n’est pas le Maroc", a-t-il renchéri.
Pour Rabat, ces propos sont "d’un niveau d’irresponsabilité sans précédent dans l’histoire des relations bilatérales" et "témoignent d’une ignorance aussi profonde qu’inexcusable des normes élémentaires du fonctionnement du système bancaire et de l’aviation civile".
"Ces déclarations sans fondement ne sauraient porter atteinte à la crédibilité ni au succès de la coopération (…) avec les pays africains", a encore souligné Rabat, avant de cibler à son tour Alger.
"Ces allégations mensongères ne peuvent justifier les échecs ou cacher les véritables problèmes économiques, politiques et sociaux de ce pays", a ainsi fustigé le ministère marocain.