Le CFCM boycotte le débat sur la laïcité

Le CFCM boycotte le débat sur la laïcité
Le Conseil français du culte musulman a fait savoir, mercredi soir, dans un communiqué qu’il "ne compte pas" participer au débat sur la laïcité et l’islam prévu le 5 avril, qu’il juge être une initiative "organisée dans un cadre strictement partisan".

Suite à une rencontre avec le ministre de l’Intérieur, en charge des cultes, Claude Guéant, le CFCM qui craint fortement une stigmatisation des musulmans de France a indiqué que « ce débat qui concerne tous les cultes, vise à conforter le principe de laïcité dans notre société et à permettre en particulier +aux musulmans de France de se sentir plus à l’aise dans l’exercice de leur culte+". Mais il estime que "la rencontre du 5 avril (est) organisée dans un cadre strictement partisan".

Après avoir "rappelé son attachement indéfectible au principe de laïcité", le Conseil souligne avoir fait part à M. Guéant "de la vive inquiétude des musulmans de France et de sa crainte, dans ce contexte sensible, de voir ce débat ouvrir grandes les portes des dérives et des malentendus, à l’instar de celui sur l’identité nationale".

Le CFCM précise néanmoins qu’il "continuera à dialoguer avec les pouvoirs publics, sur toutes les questions liées à l’exercice du culte musulman dans le respect du droit applicable à tous les cultes et conformément au principe de laïcité".

Selon un communiqué du ministère de l’intérieur, Claude Guéant "a tenu à les rassurer. Il a exprimé sa volonté ainsi que celle du gouvernement de veiller au bon déroulement du débat dans le strict respect de la loi de 1905 et du principe de laïcité", précise le communiqué.

"Ce débat doit répondre aux attentes des Français dans un souci de cohésion nationale et garantir le libre exercice de tous les cultes", ajoute le texte.

Mardi, M. Guéant s’était employé dans un entretien au Monde à rassurer les musulmans et à cadrer le débat de l’UMP sur la laïcité et l’islam, en excluant l’interdiction de l’arabe dans les prêches et en répétant que la loi de 1905 ne serait pas touchée.

L’inquiétude des musulmans, qui se sentent stigmatisés, grandit depuis l’annonce de ce débat voulu par l’UMP, un an après la clôture de celui sur l’identité nationale et à moins d’un mois de l’entrée en vigueur de l’interdiction du port du voile intégral.

"Il est constitutionnellement impossible d’interdire le prône en arabe" car "on n’interdit pas les messes en portugais ou l’hébreu dans les synagogues", a expliqué M. Guéant, alors que le président Nicolas Sarkozy et le patron de l’UMP Jean-François Copé souhaitaient inclure dans le débat la question du prêche en français.

Le secrétaire général de l’UMP a modifié depuis sa position, après une rencontre avec le recteur de la Grande Mosquée de Paris Dalil Boubakeur, et souhaité dimanche que les discours d’avant prêche, et non plus les prêches, "soient en français".

Le débat porterait maintenant essentiellement sur les lieux de prière, la formation des imams, le port du foulard par les collaborateurs occasionnels du service public, certaines pratiques à l’hôpital ou dans les salles de sport, ou encore la viande halal dans les cantines scolaires.

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