"Les propos qui ont été diffusés par l’émission Quotidien ont été enregistrés de façon illégale, avec des méthodes peu déontologiques qui ouvrent la voie à des suites judiciaires", prévient le président du parti Les Républicains (LR) dans une déclaration transmise à l’AFP au lendemain de la diffusion de l’enregistrement à son insu d’une conférence à l’Ecole de management de Lyon (EMLYON).
Lors de cette intervention, dont des extraits sonores ont été diffusés vendredi sur la chaîne de télévision TMC, M. Wauquiez assure que Nicolas Sarkozy (2007-2012) avait placé ses ministres sur écoute "pour pomper tous les mails, tous les textos, et vérifier ce que chacun de ses ministres disait au moment où on rentrait en Conseil des ministres".
Il s’en prend également à l’actuel chef de l’Etat, Emmanuel Macron, qu’il accuse d’avoir mis en place une "cellule de démolition" de François Fillon, ancien Premier ministre sous la présidence de M. Sarkozy et candidat à la présidentielle de mai 2017.
"Ces propos ont été tenus dans le cadre privé d’un enseignement, au cours d’une discussion libre avec des étudiants, parfois sur le ton de l’humour. Ce cours amenait notamment les étudiants à réfléchir sur les rumeurs et les fantasmes qui nourrissent la vie politique", a expliqué samedi M. Wauquiez.
"Il n’a par exemple jamais été question dans mon esprit de soutenir qu’on ait fait surveiller des membres du gouvernement dans le cadre du Conseil des ministres", a ajouté le patron de la droite, élu en décembre à la tête des Républicains.
Devant les étudiants, il a déclaré que Nicolas Sarkozy "en était arrivé au point où il contrôlait les téléphones portables de ceux qui rentraient en Conseil des ministres", selon l’enregistrement diffusé par TMC.
Quant à Emmanuel Macron, "objectivement, il a quand même eu un alignement de planètes assez inespéré. Que Fillon gagne la primaire et que derrière, il le démolisse… Je suis sûr et certain qu’il l’a organisé, je pense qu’ils ont largement contribué à mettre en place la cellule de démolition", a-t-il affirmé.
M. Wauquiez a également abordé le cas de Gérald Darmanin, le ministre de l’Action et des Comptes publics, dont la plainte pour viol qui le visait vient d’être classée par le parquet de Paris, mais qui doit encore affronter une enquête pour abus de faiblesse.
"Il sait très bien ce qu’il a fait". "Il va tomber", dit notamment le président des Républicains (LR), au cours de cette conférence réalisée avant l’annonce du classement sans suite de l’enquête. (afp)