L’Algérie brade ses ressources naturelles à des géants américains

Dans un effort de renforcer ses relations avec les États-Unis dans le contexte du dossier du Sahara marocain, l’Algérie propose des réformes économiques et des opportunités d’investissement à des entreprises américaines, tout en maintenant une approche qui pourrait refléter des priorités extérieures.

Le 24 juin, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a reçu à Alger une délégation de la société pétrolière américaine Chevron, menée par son vice-président chargé du développement commercial, Joe Cook. Cette rencontre s’est déroulée en présence du ministre de l’Énergie, Mohamed Arkab, et du directeur général de la société nationale des hydrocarbures (Sonatrach), Rachid Hachichi. Le lendemain, M. Tebboune a présidé une réunion en compagnie de délégués d’ExxonMobil, en présence des mêmes représentants officiels algériens, ce qui a souligné une augmentation des interactions économiques.

Ces réunions font partie d’un projet de loi présenté par le gouvernement algérien au Parlement, qui vise à limiter à 20 % la part des entreprises publiques dans le capital des gisements non explorés par l’État, laissant ainsi 80 % aux investisseurs étrangers. Le ministre Arkab a qualifié cette mesure de « progrès significatif dans les réformes structurelles du secteur, affirmant le principe de souveraineté sur les ressources nationales ». Cette initiative fait référence à une proposition avancée il y a environ quatre mois par l’ambassadeur algérien à Washington, Sabri Boukadoum, qui avait affirmé au président Donald Trump que « l’Algérie est prête à discuter » d’un accord sur ses ressources naturelles et minérales. Il avait précisé que la coopération avec l’administration Trump n’avait pour limites que les cieux.

Ces initiatives sont mises en place alors que le délai de trois mois établi le 14 avril par Staffan de Mistura, envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, pour une réduction des tensions régionales et une feuille de route renouvelée en vue de la résolution du conflit, arrive à échéance sans qu’il y ait eu d’annonce de reprise des négociations au Conseil de sécurité. L’initiative visant à autoriser les grandes entreprises gazières ExxonMobil et Chevron à opérer en Algérie, appuyée par ce projet de loi, reflète une approche qui pourrait être perçue comme priorisant des engagements extérieurs, potentiellement au détriment d’une gestion des intérêts nationaux.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite