La présidente de l’Internationale socialiste des femmes, la Marocaine Ouafa Hajji, gagne la bataille de l’égalité au sein de l’IS

Narjis Rerhaye (A Rabat)

La présidente de l’Internationale socialiste des femmes, la Marocaine Ouafa Hajji, est une femme heureuse. Sa bataille acharnée pour la création du comité de l’égalité n’a pas été vaine. A la fin du mois de novembre, à l’occasion de la réunion à Barcelone du conseil de l’Internationale socialiste, le comité de l’égalité est devenu réalité. Une résolution portant sa création a été adoptée à l’unanimité. Le chemin a été long et ardu.

Entre deux avions et deux aéroports, Madame la présidente savoure la victoire de l’engagement pour l’égalité dans les structures internationales.
« En Août 2012, lors du Congrès de Cap Town de l’Internationale socialiste des femmes, la décision a été prise demander à l’Internationale socialiste et aux partis membres de passer du quota de 30% à la parité. C’était l’un des principaux challenges de mon mandat, parallèlement à la nécessité de remobiliser les organisations membres, d’assurer une meilleure visibilité de l’ISF et un meilleur positionnement au sein de l’Internationale Socialiste », a déclaré Ouafa Hajji à Atlasinfo.

La mobilisation a duré 5 longues années. Une mobilisation faite de plaidoyer, de sensibilisation et de mise en place d’argumentaire. La présidente marocaine de l’Internationale socialiste des femmes a dédié son premier et deuxième mandats à la question de l’égalité. Plus encore, explique-t-elle, il fallait faire en sorte d’introduire l’égalité de genre en tant que valeur de l’Internationale Socialiste, IS, d’adopter la parité et proposer les amendements nécessaires aux statuts de l’IS.

« Entre 2014 et 2017, il a fallu construire un argumentaire et sensibiliser progressivement les dirigeants de l’IS et les partis membres à l’opportunité d’introduire l’égalité dans les statuts. Pour nous, l’argumentaire était le suivant: l’IS en tant qu’organisation socialiste et social démocrate progressiste se doit d’être à l’avant garde de la revendication et à la mise en oeuvre de l’égalité. A cela, il convient d’ajouter que pour nous être de gauche aujourd’hui, c’est être féministe. Enfin, le statut de l’IS en tant que membre observateur de l’Ecosoc (ONU) lui impose de se mettre au diapason des résolutions de l’ONU et d’adhérer aux principes d’égalité prônés par les Nations Unies » fait valoir Mme Hajji.

Pari gagné pour la présidente de l’ISF : en juin 2018, le prochain conseil de l’Internationale Socialiste en juin 2018 verra l’élection des membres du comité de l’égalité et sa première réunion. Co-dirigé par la Présidente de l’Internationale socialiste des femmes et le président de l’Internationale socialiste, le Comité de l’égalité sera composé de cinq femmes et cinq hommes élus parmi les partis membres de l’Internationale Socialiste. Pour les militantes de l’ISF, cette toute nouvelle structure « a pour objectif l’identification des obstacles à l’égalité des genres, la promotion de stratégies et d’idées novatrices pour la réalisation de la parité et veillera à l’équilibre entre les genres soit crucial dans la composition des délégations de partis dans les réunions de l’Internationale Socialiste ».

Au Maroc, l’égalité continue d’être un discours creux confronté à une amère réalité. Une seule femme siège au conseil des ministres. Les six secrétaires d’Etat femmes sans prérogatives réelles se contentent de faire de la figuration sous la tutelle de leurs ministres, hommes bien sûr.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite