La Ligue arabe débat du statut de la Syrie

La Ligue arabe a débattu mercredi au Caire de la possibilité d’attribuer le siège de la Syrie au sein de l’organisation aux opposants à Bachar al Assad, a-t-on appris auprès de diplomates.

"Les discussions sur l’attribution du siège syrien à l’opposition se déroulent en ce moment et il y a des pays qui sont pour et d’autres contre", a dit un diplomate ayant requis l’anonymat.

La Syrie a été suspendue de la Ligue arabe en novembre 2011 en raison de la répression du soulèvement, initialement pacifique, né huit mois auparavant contre le régime de Bachar al Assad. La crise s’est transformée depuis en une guerre civile, qui a coûté la vie à au moins 70.000 personnes.

La Coalition nationale syrienne (CNS), principale structure de l’opposition, a officiellement demandé à représenter la Syrie au sein de la Ligue arabe mais l’Irak, l’Algérie et le Liban s’y opposent, a dit le porte-parole de la CNS, Walid al Bounni.

"Je ne peux pas dire si la décision va être prise de nous donner le siège, mais je l’espère", a-t-il dit.

Le ministre libanais des Affaires étrangères a formulé une proposition exactement inverse en demandant que la Syrie retrouve son statut d’Etat membre à part entière.

"La communication avec la Syrie (…) est essentielle pour trouver une solution politique", a dit Adnan Mansour, un chiite, au cours de la réunion de la Ligue arabe.

Il a par la suite déclaré à Reuters que le siège syrien ne devait en tout cas pas revenir à l’opposition. "La Syrie est un Etat et un gouvernement et l’idée qu’un Etat puisse être remplacé par un groupe d’opposants est très dangereuse", a-t-il dit.

Le gouvernement libanais est dominé par une coalition incluant le mouvement chiite Hezbollah, proche du régime de Bachar al Assad.

"Nous avons eu des réunions depuis deux ans et nous avons pris décision sur décision en pensant qu’elles apporteraient à la Syrie la sécurité et la stabilité en supprimant ce régime et en le remplaçant par un autre tandis que la Syrie sombrait dans le sang et la destruction", a déclaré Adnan Mansour.

Le Premier ministre libanais Najib Mikati, qui souhaite éviter un effet de contagion du conflit syrien au Liban, a indiqué qu’il respecterait la décision de la Ligue arabe sur cette question, quelle qu’elle soit.

Le Qatar, qui avait fait campagne pour la suspension de la Syrie au sein de la Ligue arabe, demeure pour sa part inflexible.

"Bachar est la personne qui a provoqué un bain de sang parce qu’il n’a pas respecté les décisions arabes et n’a pas coopéré avec nous", a commenté le Premier ministre qatari, Hamad bin Djassim bin Djabr al Thani.

Le Haut Commissariat de l’Onu aux réfugiés a annoncé mercredi que le nombre de réfugiés syriens ayant fui vers des pays voisins avait dépassé la barre symbolique du million.

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