Le ministre de la Justice, Dzinatars Rasnacs, fonde sa proposition sur l’immigration massive que connaît l’Europe, en évoquant la nécessité de "protéger les valeurs historico-culturelles lettones et européennes" et de gérer les problèmes de sécurité du pays.
Selon les estimations officielles, le pays d’un peu plus de deux millions d’habitants compte à peu près 1.000 musulmans, dont seulement trois femmes portent le niqab.
La Lettonie s’est engagée à accueillir 776 personnes sur les deux prochaines années, à la suite du plan de répartition de 120.000 réfugiés et migrants en Europe signé en 2015. Seulement six seraient arrivés sur le sol letton pour le moment.
Membre du parti populiste anti-immigration Alliance nationale, M. Rasnacs est un ancien leader du parti d’extrême droite "Tout pour la Lettonie!". Cette formation politique est connue entre autres pour avoir organisé des commémorations des soldats lettons s’étant battus avec les nazis contre les communistes russes pendant la Seconde Guerre mondiale.
La loi lettone, qui devrait être facilement approuvée au Parlement, doit entrer en vigueur en 2017. Elle est directement inspirée par celles adoptées en France et en Belgique depuis 2010. La Lettonie deviendrait ainsi le troisième pays européen à appliquer une telle législation.
Le débat autour de l’immigration et l’identité nationale est très tendu dans le pays balte, particulièrement depuis les déclarations de Roberts Klimovics, un porte-parole du centre islamique letton de Riga, qui avait affirmé à une chaîne de télévision locale que la Lettonie pourrait bientôt adopter la charia.