La différence fondamentale de Paris avec Washington tient dans les efforts déjà accomplis jusque-là. S&P a reproché aux Etats-Unis une approche nonchalante de leur situation budgétaire. A aucun moment il n’a été question de plan d’austérité à Washington dernièrement, et l’on parlait même encore plan de relance, malgré les échecs patents des programmes "QE1" et "QE2" lancés par la Fed, la banque fédérale du pays, avec le Trésor. De surcroît, de fortes dissensions sont apparues entre Républicains et Démocrates sur le budget, laissant augurer d’une impasse sur les réformes nécessaires au rétablissement de l’équilibre financier de la première économie mondiale.
En Europe, même si chaque décision commune a été accouchée dans la douleur dernièrement, les nations se sont rapidement mises d’accord sur un point : la nécessité d’une austérité budgétaire pour faire revenir les ratios de dette dans les limites fixées par le Traité. Si tout n’est pas encore parfait et si des différences importantes perdurent d’un Etat à l’autre, le travail a au moins déjà commencé, ce qui n’est pas le cas outre-Atlantique.
Actuellement, 6 pays de la Zone Euro sont notés "AAA" : l’Allemagne, le Luxembourg, l’Autriche, les Pays-Bas, la Finlande et donc la France. La Grande-Bretagne, la Suède, la Norvège, le Danemark, le Liechtenstein et la Suisse, ailleurs sur le vieux continent, bénéficient également de la notation "suprême". Le club des nations "AAA" comprend également l’Australie, le Canada, Guernesey (notée indépendamment du Royaume-Uni chez S&P), Hong Kong, L’Ile de Man (notée comme Guernesey), la Nouvelle-Zélande et Singapour.