La France et l’Australie signeront mardi leur mégacontrat pour 12 sous-marins

La France et l’Australie signeront mardi un accord intergouvernemental scellant un mégacontrat pour la livraison de 12 sous-marins d’attaque à la marine australienne, a annoncé lundi la ministre australienne de la Défense, Marise Payne.

"Demain, le ministre (français de la Défense Jean-Yves) Le Drian et le Premier ministre (australien) Malcolm Turnbull agréeront officiellement l’accord intergouvernemental, le cadre légal qui gouvernera pendant les décennies à venir le partenariat entre l’Australie et la France sur les sous-marins", a-t-elle dit lors d’une conférence de presse à Sydney en présence de son homologue français.

M. Turnbull et M. Le Drian, arrivé dimanche soir en Australie, parapheront l’accord à Adélaïde, dans le sud de l’île-continent, où les sous-marins seront construits.

Le constructeur naval français DCNS, détenu à 62% par l’Etat français, a été choisi en avril pour ce contrat, estimé au total à 34 milliards d’euros, pour la partie design, fabrication, maintenance et formation des personnels.

Il s’agit du "plus gros contrat de défense de l’histoire australienne", a rappelé Mme Payne.

Cet accord met en place "le cadre légal qui gouvernera pendant les décennies à venir le partenariat entre l’Australie et la France sur les sous-marins", a-t-elle ajouté.

Les 12 sous-marins Shortfin Barracuda commandés seront dérivés de la nouvelle génération de sous-marins nucléaires d’attaque Barracuda (99 mètres de long, 4.650 tonnes en surface), dont le premier exemplaire sera livré en 2019 à la Marine française.

A la différence de leur "cousin" français, les Shortfin Barracuda -dont le premier doit être mis à l’eau en 2030- seront toutefois dotés d’une propulsion conventionnelle et équipés de systèmes de combat américains, fournis par Lockheed Martin.

Ces bâtiments sont destinés à remplacer les sous-marins australiens conventionnels (à propulsion diesel ou électrique) de la classe Collins, qui datent des années 1990 et sont censés ne plus être utilisés à partir de 2026.

Pour Mme Payne, la signature du contrat sera "une étape importante vers la livraison de cette flotte de sous-marins supérieure au plan régional".

DCNS avait été choisi aux dépens de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS) et d’un consortium japonais emmené par Mitsubishi Heavy Industries et soutenu par le gouvernement japonais.

M. Turnbull avait estimé en avril que l’offre française "présentait les meilleures capacités pour répondre aux besoins uniques" de son pays.

Les premiers travaux sur la partie design viennent de commencer chez DCNS à Cherbourg, dans l’ouest de la France, où une cinquantaine d’Australiens seront basés.

Mme Payne a affirmé de son côté que le contrat mobiliserait 2.800 emplois en Australie.

En France, le contrat, qui nécessitera 4 millions d’heures de travail pour DCNS et ses sous-traitants, va permettre de pérenniser 3.000 à 4.000 emplois.

AFP

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