De nombreux civils étaient aussi visibles de part et d’autre de l’esplanade au sol recouvert de la neige tombée la veille, d’après les images diffusées par la télévision d’Etat.
"Un départ aussi inattendu et précoce est la plus grande et inimaginable perte pour notre parti et la révolution", a poursuivi Kim Yong-Nam, soulignant la contribution du leader décédé à "la paix et à la stabilité mondiale au 21e siècle".
Aux côtés de l’orateur était visible Kim Jong-Un, fils cadet et successeur de Kim Jong-Il au pouvoir.
"Le respecté camarade Kim Jong-Un est le leader suprême de notre parti et de l’armée, qui a hérité de l’intelligence, de la capacité à commander, du caractère, du sens moral et du courage de Kim Jong-Il", a ajouté Kim Yong-Nam.
Plusieurs hauts responsables militaires étaient aussi présents sur l’estrade, dont le chef d’état-major, Ri Yong-Ho, et le ministre des Forces armées, Kim Yong-Chun.
Le rassemblement sur la place Kim Il-Sung a été clos par l’interprétation de "L’Internationale" par un orchestre militaire et par le tir d’une vingtaine de coups de canon.
Trois minutes de silence ont ensuite été observées, selon des images de la télévision officielle, ponctuées par une sonnerie simultanée des sirènes des bateaux et des locomotives du pays.
Elles ont marqué la fin du deuil national de treize jours en hommage à Kim Jong-Il, dirigeant du pays pendant 17 ans décédé le 17 décembre, pour lequel un défilé d’obsèques avait été organisé mercredi à Pyongyang devant des centaines de milliers de personnes.
Lors de cette procession où Kim Jong-Un avait marché à cô té du corbillard, de hauts gradés étaient aussi apparus en bonne place.
L’armée joue un rôle essentiel en Corée du Nord, dirigée au nom de la doctrine du "songun" ("l’armée d’abord"), amorcée dans les années 1990 par Kim Jong-Il pour maintenir son régime fragilisé par la chute du bloc communiste en Europe de l’Est et en URSS.
Les forces armées nord-coréenne comptent 1,2 million d’hommes sur une population totale de 24 millions d’habitants. Les militaires sont favorisés pour l’approvisionnement en nourriture, énergie et matériel, alors que le pays reste confronté à d’importantes pénuries.
En dehors de l’armée, l’autre principal centre de pouvoir est le Parti des Travailleurs de Corée, le parti unique du pays.
Agé de moins de 30 ans, le jeune Kim Jong-Un avait déjà été appelé "leader suprême du parti, de l’Etat et de l’armée" par les médias du régime, bien qu’il n’occupe pas ces postes officiellement pour l’instant.
Il perpétue la dynastie débutée par son grand-père Kim Il-Sung, le fondateur de la Corée du Nord communiste, auquel Kim Jong-Il avait succédé en 1994, menant le pays d’une poigne de fer.
Reprenant les outils de propagande paternels et jetant des dizaines de milliers d’opposants avérés ou supposés dans des camps d’emprisonnement, Kim Jong-Il a réussi à sauvegarder son régime, mais de terribles famines ont tué des centaines de milliers de Nord-Coréens dans les années 1990.
Sous son règne, le pays s’est doté de l’arme nucléaire, aussi la stabilité de la Corée du Nord inquiète-t-elle les puissances régionales.
La Corée du Sud, les Etats-Unis, la Chine et le Japon ont multiplié les consultations diplomatiques afin d’éviter un bouleversement à la tête de la Corée du Nord susceptible d’embraser la péninsule coréenne.