Cette hypothèse avait été soulevée en raison de la résistance du Palestinien Abou Zoubeida — soupçonné d’être l’un des cerveaux des attentats contre les tours jumelles du World Trade Center –, malgré des simulations de noyade à répétition, la privation de sommeil ou l’enfermement dans des boîtes en 2002.
"L’intensité et la durée des interrogatoires d’AZ a surpris les médecins (de l’agence) et a entraîné l’examen d’une alternative, a priori plus bénigne, d’interrogatoires basés sur l’usage de drogues", selon un rapport d’un ancien médecin chef de l’agence américaine du renseignement.
Ce document de 90 pages a été mis en ligne mardi par la puissante organisation de défense des droits civiques ACLU qui a obtenu sa déclassification après une longue bataille judiciaire.
Selon ce rapport, des médecins de la CIA s’étaient penchés sur les précédents historiques et penchaient pour l’usage du puissant sédatif midazolam, sans être convaincus de son efficacité.
"Il semble que, si un individu peut endurer un interrogatoire intense, il pourra tenir face aux narcotiques", écrivait son auteur, tout en notant que ces drogues "pourraient servir d’excuses pour que le prisonnier se montre plus disert sans perdre la face".
Les soutiens de cette idée se sont heurtés à l’interdiction pour la CIA de mener des recherches médicales sur des prisonniers, décidée après le suicide d’une personne à qui du LSD avait été donné dans le cadre d’un programme secret dans les années 50.
Après avoir bataillé pour obtenir un feu vert du ministère de la Justice sur les autres méthodes d’interrogatoires, le service juridique de la CIA "n’a pas voulu soulevé une nouvelle question auprès du ministère", selon ce rapport.
Dans un décret de 2009, l’ancien président démocrate Barack Obama a mis un terme définitif à ce programme d’interrogatoires controversés, parfois assimilés à de la torture et menés dans des prisons secrètes de la CIA.