Ouverture à Marrakech de la rencontre sur le judaïsme marocain avec deux expositions et la projection d’un documentaire rare et inédit

La rencontre-évènement sur le « Judaïsme marocain : une marocanité en partage » a ouvert ses travaux, mardi soir à Marrakech, avec la projection d’un film-documentaire «Yahssra…Douk Lyam», réalisé par Serge et Marc Berdugo, et le vernissage de deux expositions consacrées à la « Réhabilitation du patrimoine culturel juif marocain : Synagogues et Cimetières » et à des « Portraits des Juifs marocains de l’Atlas et du Sahara » de feu Elias Harrus.

La cérémonie de vernissage des deux expositions se sont déroulées en présence notamment du ministre de la Culture et de la Communication, Mohamed El Aaraj, du Secrétaire général du Conseil des Communautés Israélites du Maroc (CCIM), M. Serge Berdugo, du Secrétaire général du Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger (CCME), Abdellah Boussouf, ainsi que de nombreuses personnalités participant à cette rencontre, organisée conjointement par le Conseil des Communautés Israélites du Maroc (CCIM) et la Fondation du Patrimoine Culturel Judéo-Marocain 13 au 18 novembre.



Composée d’une cinquantaine de photographies, l’exposition la « Réhabilitation du patrimoine culturel juif marocain : Synagogues et Cimetières » visite les lieux de mémoire et des cimetières réhabilités, suite à la décision du roi Mohammed VI «de sauvegarder tous les lieux de culte, les cimetières et les sanctuaires du Maroc.»

Lancée en 2010 à l’initiative de Mohammed VI, la réhabilitation des cimetières juifs du Maroc a duré cinq années et a permis de revisiter le patrimoine funéraire juif marocain, ce qui apporte, selon M. Berdugo, "la preuve manifeste de l’enracinement de la communauté juive dans l’histoire et la géographie de notre pays".

"C’est une œuvre absolument unique non seulement dans les pays arabes, mais dans le monde" , a souligné M. Berdugo, précisant que cette initiative a permis de réhabiliter 167 cimetières, construire plus de 40 kilomètres de murs, rénover 169 portes de cimetières, outre 200.000 mètres carrés de pavement et l’édification de dizaines de bâtiments et dépendances.

Quant à l’exposition consacré aux « Portraits des Juifs marocains de l’Atlas et du Sahara » de feu Elias Harrus, ce sont pas moins d’une trentaine de photographies en couleurs et noir et blanc qui ont été exposées.

Cette collection est un périple dans le temps à la découverte de la vie quotidienne des Juifs marocains de l’Atlas et du Sud du Royaume, avec un focus sur leurs rites religieux, leurs métiers, leur artisanat et leurs traditions d’une intensité combien fort remarquable.

Ces photographies sont également un témoignage de la profondeur des liens entre la communauté juive et celle musulmane, vivant côte-à-côte, en cette terre de l’islam, dans une parfaite symbiose, en toute quiétude et dans le respect le plus absolu de l’Autre.

«Yahssra…Douk Lyam»

Ce documentaire exceptionnel retrace des séquences et des tranches de vie des juifs marocains dans les années 50.
 

Sur fond de musiques judéo-marocaines et de chants liturgiques, ce film d’une forte charge émotionnelle traverse quelques pages de l’histoire de ces Marocains de confession juive sous l’œil d’un témoin attentif et véritable anthropologue et explorateur, qui a sillonné le pays muni de son caméra 16 mm.

Ce film-documentaire mène le spectateur dans un voyage authentique au cœur des années 1950 et donne à voir avec grande nostalgie et beaucoup d’admiration des paysages et des scènes et tranches de vie des Juifs du Maroc, leurs chants, danses, fêtes, deuils, coutumes, costumes, pèlerinages, gastronomie, et leurs métiers au cœur de villages berbères comme dans les villes impériales.


Dans les

Le documentaire raconte une histoire deux fois millénaire, fruit d’un brassage culturel extraordinaire et d’un respect mutuel entre juifs et musulmans du Maroc, alors que la communauté juive comptait à l’époque 220.000 âmes, soit 2,3 % de la population.

Ce film, qui a nécessité un monumental travail de montage, est aussi un hommage à Zédé Schulman, né en 1890 avant d’immigrer en 1913 au Maroc, sa terre d’accueil où il a vécu jusqu’à son décès en 198, confiant en 1978 les bobines de son périple à travers le Maroc Serge Berdugo en témoignage de l’ancrage de cette présence sur la terre marocaine.




« Il aura été un témoin attentif sillonnant le pays, muni de sa caméra, captant ainsi des tranches de vie du juifs marocains, enregistrant leurs chants, danses, fêtes, deuils, coutumes, costumes et métiers", a souligné M.Serge Berdugo, président de la communauté juive du Maroc et ambassadeur itinérant du roi Mohammed VI.

M. Berdugo a dit étudier avec les ministres de la culture et de l’Education nationale la possibilité de diffuser ce film dans les écoles marocaines.


Cette soirée d’ouverture a été prolongée par un intermède musical tiré du répertoire judéo-arabe et interprété par le célèbre orchestre andalou d’Oujda.




Placée sous le Haut patronage du roi Mohammed VI, cette rencontre réunit 250 Marocains juifs du Maroc et de l’étranger, dont des personnalités de divers horizons.

Cette rencontre est organisée avec la collaboration de plusieurs institutions notamment, le Ministère de la Culture et de la Communication, la Fondation du patrimoine judéo-marocain, le Musée du Judaïsme marocain, l’Association des Amis du Musée du Judaïsme Marocain et l’Alliance Israélite Universelle.

Pour Serge Berdugo et Abdellah Boussouf déclarent ‘’qu’à l’aune du vivre-ensemble et de l’identité une et diverse consacrée constitutionnellement et dont le judaïsme est l’un des affluents, la notion d’«exception marocaine» prend tout son sens….’’.

Et d’ajouter qu’‘’au-delà de la nostalgie et du souvenir, de la faculté de nous réunir, de dialoguer et de penser ensemble le Maroc, nous devons pérenniser ce qui fait notre spécificité. Nous devons faire du Maroc un champ d’ambitions et non un simple conservatoire d’une mémoire commune’’.

Deux expositions sont programmées en marge de cet évènement à savoir : «Portraits des Juifs marocains de l’Atlas et du Sahara» d’Elias Harrus, organisée par le Ministère de la Culture et de la Communication et «Synagogues et cimetières juifs marocains réhabilités» du Musée du Judaïsme marocain.

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