Ces fonds doivent permettre de financer une "stratégie globale" faite de "mesures politiques, sociales et humanitaires ciblant la Syrie et l’Irak, mais aussi le Liban, la Jordanie et la Turquie", a expliqué la chef de la diplomatie de l’UE, Federica Mogherini.
Rassemblant des initiatives en cours et planifiées de l’UE et de ses États membres, "ce paquet renforcera nos actions afin de restaurer la paix et la sécurité dans une région (…) dévastée par le terrorisme et la violence depuis trop longtemps", a-t-elle ajouté.
La nouvelle stratégie va de "l’engagement diplomatique et la fourniture de services de base jusqu’au renforcement des capacités pour développer des programmes antiradicalisation, la lutte contre le financement du terrorisme, la prévention contre les combattants étrangers et un meilleur contrôle aux frontières", détaille un communiqué.
Cette feuille de route avait été réclamée par les Etats membres, à qui elle doit être présentée en mars.
Après le sursaut international provoqué par les attentats de Paris, elle a été enrichie d’un volet plus spécifiquement axé contre le jihadisme, via le renforcement de la coopération politique et sécuritaire avec les pays arabes et la Turquie, a précisé à l’AFP une source européenne.
Les ministres européens des Affaires Etrangères s’étaient entendus en janvier pour mobiliser ces partenaires dans une lutte commune.
"Le seul fait d’avoir un dialogue contre le terrorisme avec l’Arabie saoudite est en soi un succès, qui permet l’échange de messages", a relevé la même source.
Environ 40% de la nouvelle enveloppe financière ira à la gestion humanitaire des crises syrienne et irakienne et à la prise en charge des réfugiés, le coeur de la réponse européenne à la situation dans la région. L’UE est le premier donateur pour les victimes de la crise en Syrie, avec déjà plus de 3,2 milliards d’euros d’aide.
Un effort supplémentaire sera aussi fait pour "prévenir l’effet +domino+" de ces crises, en aidant les pays voisins, qui accueillent au total quelque 3,8 millions de réfugiés, à faire face à cet afflux, à "assurer leur sécurité et à soutenir la résilience de leurs communautés locales".
Le reste de l’enveloppe doit aller à "la lutte contre le terrorisme", en renforçant notamment "les actions des Etats membres et de l’UE pour endiguer le flot des combattants étrangers" et aider les pays de la région à lutter "contre l’extrémisme violent".