L’UE emprunte « une route très dangereuse » en envisageant de taxer les dépôts bancaires à Chypre (président portugais)

Le président portugais, Anibal Cavaco Silva, a estimé lundi que l’Union européenne (UE) a emprunté "une route très dangereuse" en envisageant d’instaurer une taxe exceptionnelle sur les dépô ts bancaires dans le cadre du plan de sauvetage de Chypre.

"L’Union européenne emprunte une route très dangereuse. J’espère que le bon sens reviendra chez les dirigeants européens", a dit M. Cavaco Silva dans une déclaration aux médias portugais depuis Rome, où il assistera mardi à la messe inaugurale du pape François.

"Les livres nous apprennent qu’en cas de manque de confiance dans le système bancaire, aucun pays ou presque n’y échappe », s’est inquiété le chef d’Etat portugais, du même parti de centre-droit que l’actuel chef du gouvernement, Pedro Passos Coelho.

En contrepartie d’un prêt de 10 milliards d’euros pour Chypre, les bailleurs de fonds ont exigé l’instauration d’une taxe exceptionnelle sur les dépô ts bancaires. Le Parlement chypriote a reporté à mardi son vote sur cette mesure très controversée.

Le secrétaire général du parti socialiste, principale force de l’opposition, a accusé, au diapason du président de la République, les dirigeants européens de "jouer avec le feu", soulignant que "cette idée saugrenue concernant Chypre n’a aucun sens".

De son côté, le gouverneur de la Banque du Portugal, Carlos Costa, a cherché à rassurer les Portugais en affirmant que la situation de Chypre était "un problème spécifique qui n’est transposable à aucun autre pays".

"Nos déposants peuvent être tranquilles, sûrs et confiants d’avoir un système financier parmi les plus stables et les plus capitalisés en Europe actuellement", a-t-il déclaré aux journalistes en marge d’une conférence à Santarem (77 km au nord de Lisbonne).

Sous assistance financière depuis mai 2011, le Portugal est soumis à un exigeant programme de rigueur et de réformes qui a eu pour effet d’aggraver la récession et le chômage et d’attiser le mécontentement social.

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