L’ONU appelle au calme après des manifestations sanglantes en Irak

L’ONU a appelé mercredi au calme à Bassora, ville du sud d’Irak théâtre la veille de nouvelles manifestations ayant fait six morts, la journée la plus meurtrière depuis le début d’un mouvement de contestation.

Les autorités irakiennes ont affirmé dans le même temps prendre des mesures pour mettre fin à la crise sanitaire qui frappe cette région pétrolière, sans toutefois donné de détails.

Dans un communiqué, le représentant de l’ONU en Irak Jan Kubis a appelé "au calme", exhortant "les autorités à éviter de recourir à une force létale disproportionnée contre les manifestants".

En milieu de journée, la ville de Bassora, d’où est parti le 8 juillet un mouvement réclamant services publics et des infrastructures plus performants, était quasiment déserte.

De nombreux magasins n’ont pas ouvert, tandis que des pneus brûlés gisent sur les artères de la ville, selon un correspondant de l’AFP sur place.

Le siège du gouvernorat, principal point de ralliement des manifestants qui conspuent l’Etat et ses dirigeants, porte encore les traces des incendies provoqués par les jets de cocktails Molotov et des bâtons de feux d’artifice par des manifestants jusque tard dans la nuit.

C’est devant ce bâtiment que mardi soir, "six manifestants ont été tués et plus de 20 blessés", selon Mehdi al-Tamimi, chef du Conseil gouvernemental des droits de l’Homme dans la province. Des sources médicales ont confirmé ce bilan à l’AFP.

M. Tamimi a accusé les forces de l’ordre d’avoir "ouvert le feu directement sur les manifestants".

Lors d’une conférence de presse, le général Jamil al-Chommari, en charge des opérations à Bassora, a fait état de "30 membres des forces de l’ordre blessés par des jets de grenades et d’objets incendiaires".

Il a indiqué qu’un couvre-feu nocturne avait été imposé et des renforts déployés.

Avant l’annonce des six morts, le Premier ministre Haider al-Abadi avait affirmé avoir ordonné qu’"aucune balle réelle ne soit tirée" lors des protestations.

Le leader chiite Moqtada Sadr, vainqueur des législatives qui tente de former un gouvernement avec M. Abadi, a dénoncé dans un tweet des "vandales infiltrés" parmi les manifestants, reprenant la thèse défendue par les autorités depuis le début de la contestation.

Ailleurs dans la province de Bassora, où la pollution de l’eau a conduit plus de 20.000 personnes à l’hôpital, des manifestants ont coupé des routes en brûlant des pneus dans la nuit.

En juillet, le gouvernement avait déjà annoncé un plan d’urgence de plusieurs milliards de dollars pour le sud du pays, épargné par la guerre contre le groupe Etat islamique (EI) mais délaissé sur le plan des infrastructures.

Mais les protestataires se méfient des promesses faites par un gouvernement sur le départ, alors que les difficiles tractations se poursuivent pour renouveler la direction du pays.

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