L’Italie vote dans l’incertitude entre poussée de la droite et montée des populismes

Plus de 46 millions d’Italiens sont appelés à voter dimanche pour des élections à l’issue incertaine entre poussée de la droite et montée des populismes, avec Silvio Berlusconi appelé à jouer de nouveau un rôle de premier plan.

Les bureaux de vote ont ouvert à 07H00 (06H00 GMT) et le resteront jusqu’à 23H00 (22H00 GMT): tous les électeurs doivent élire 630 députés via un bulletin rose. Ceux qui ont plus de 25 ans recevront aussi un bulletin jaune pour choisir les 315 sénateurs.

Compte tenu de la complexité du nouveau système électoral, qui combine scrutin proportionnel et majoritaire, les sondages de sortie des urnes ne donneront qu’une indication du rapport de forces: il faudra attendre tard dans la nuit de lundi pour avoir une indication de la composition du futur Parlement. Samedi encore, nombre d’électeurs se montraient indécis ou amers, au terme d’une campagne dominée par les questions liées à l’immigration, l’insécurité ou la faiblesse de la reprise économique en Italie. "Personnellement, je vois beaucoup de confusion, beaucoup de perte de repères autour de nous", commentait à l’AFP Giuseppe samedi à Florence (centre).

Car, si la coalition de droite/extrême droite est donnée en tête de ce scrutin, elle est loin d’être certaine de pouvoir gouverner. Selon les experts, le seuil pour obtenir la majorité des sièges est de 40 à 45%. Or, les derniers sondages disponibles, datant d’il y a deux semaines, plaçaient la coalition en tête avec 37% des intentions de vote, dont 17% pour Forza Italia, le parti de M. Berlusconi, et 13% pour la Ligue de Matteo Salvini (extrême droite). Un renversement de ce rapport de forces, auquel le chef de la Ligue veut croire dur comme fer, donne des sueurs froides en Europe.

"A partir de lundi, c’est la Ligue qui gouvernera le pays", a ainsi assuré M. Salvini en clôturant sa campagne vendredi soir à Milan, tout en reprenant les attaques contre les migrants et contre Bruxelles.

L’alliance entre M. Berlusconi, 81 ans, et M. Salvini, 44 ans, est une première dans l’Union européenne, a dénoncé vendredi soir le chef du Parti démocrate (PD, centre gauche) Matteo Renzi. "Je le dis aux électeurs de la gauche radicale et aussi aux modérés: seul le vote en faveur du PD garantit de ne pas laisser ce pays aux mains de Matteo Salvini", a-t-il averti, brandissant aussi la menace d’une alliance post-électorale entre la Ligue et les populistes du Mouvement Cinq Etoiles (M5S), qui officiellement s’en défendent.

Vendredi, le M5S a clôturé sa campagne en se disant certain cette fois de l’emporter. "Ce soir, c’est la fin de la période d’opposition et c’est le début de la période gouvernementale" du M5S, a assuré Luigi Di Maio, le jeune candidat du Mouvement au poste de chef du gouvernement. Fondé en 2009 par le comique Beppe Grillo, le M5S avait créé la surprise en raflant un quart des voix en 2013 et pourrait devenir le premier parti du pays, même s’il lui faudrait probablement se résoudre à des alliances pour gouverner.

Atlasinfo avec afp

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