"Il est inacceptable que des terroristes et des rebelles agressent notre pays depuis le territoire pakistanais et tuent nos garde-frontières", a déclaré Rassoul Salami, le directeur chargé de l’Asie occidentale au ministère des Affaires étrangères, en recevant samedi soir Noor Muhammad Jadmani.
Il a demandé au gouvernement pakistanais de "prendre des mesures sérieuses pour empêcher la répétition de ce genre d’accidents".
La province iranienne du Sistan-Balouchistan (sud-est), qui abrite une importante communauté sunnite dans un pays à majorité chiite, est voisine de la province pakistanaise du Balouchistan. Elle est régulièrement le théâtre d’attaques menées par des groupes extrémistes sunnites mais aussi des trafiquants de drogue.
Deux gardes-frontières iraniens et un officier paramilitaire pakistanais ont été tués jeudi lors d’un incident à la frontière, selon des sources au Pakistan et en Iran. Cinq personnes, dont quatre membres des forces de l’ordre iraniennes, avaient déjà été tuées depuis début octobre dans des attaques menées par des rebelles armés dans la province.
Le groupe extrémiste sunnite Jaish-ul Adl (Armée de la justice) y avait par ailleurs enlevé en février cinq gardes-frontières iraniens. Quatre ont été libérés en avril mais le sort du cinquième demeure inconnu.
La province pakistanaise du Balouchistan connaît elle une rébellion séparatiste et est le théâtre d’affrontements violents entre musulmans sunnites et chiites.
L’Iran a demandé à plusieurs reprises au Pakistan de prendre des mesures pour empêcher "les infiltrations de terroristes" et a chargé les Gardiens de la révolution, l’armée d’élite du régime, de contrôler la frontière.