L’Homo sapiens présent dans le sud tunisien il y a près de 100.000 ans
Des pièces attestant de la présence de l’Homo sapiens, l’homme moderne, dans l’actuel sud de la Tunisie il y a près de 100.000 ans ont été mises au jour par des chercheurs tunisiens et britanniques, a-t-on appris jeudi auprès de l’un d’eux.
Effectuées durant une année et demie près de Tozeur, aux confins du sud-ouest tunisien, les fouilles ont permis d’identifier un site "prometteur" de 6.000 m2, a déclaré à l’AFP Nabil Guesmi, co-responsable du projet avec l’Institut tunisien du patrimoine (INP) et des chercheurs d’Oxford.
"Nous avons trouvé des ossements témoignant de la présence d’une faune typique de la savane (rhinocéros, zèbres…), et donc d’eau douce", explique M. Guesmi, enseignant-chercheur à l’université de Sousse (est).
D’autres pièces dont des outils constitués de silex, généralement utilisés pour la chasse par l’homme moderne, ont également été découverts sur ce site et "attestent de la présence de l’Homo sapiens", a ajouté le chercheur tunisien.
Selon Nabil Guesmi, le recours à la datation par thermoluminescence, une technique scientifique communément utilisée pour dater des objets de la Préhistoire, a en outre permis de conclure que certaines de ces découvertes remontaient à "92.000 ans avant notre ère".
Il s’agit d’une "première" pour l’Atérien, une culture présente en Afrique du Nord dont il était jusque-là admis qu’elle ne s’étirait pas au-delà de 65.000 ans avant JC.
Cette période a été définie il y a près d’un siècle par un préhistorien français dans le cadre de ses travaux en Afrique du nord. Le nom de cette culture provient du site de Bir el-Ater, en Algérie.
La zone fouillée par l’équipe tuniso-britannique est comprise entre l’oasis tunisienne de Nefta et la frontière algérienne.
Les pièces découvertes en font le plus ancien site tunisien où la présence de l’homme moderne est attestée.
En Afrique du nord, les plus anciens restes humains ont été trouvés au Maroc, à Témara (nord-ouest), il y a quelque 160.000 ans. D’après l’INP, le site de Nefta est susceptible de fournir des indications sur l’une des "voies de passage" empruntée par l’Homo sapiens dans la région.
"On peut imaginer aller plus loin car le site est relativement vaste", a de son côté noté Nabil Guesmi.
Source AFP