L’Algérie refuse d’autoriser une visite du rapporteur de l’ONU pour les droits de l’Homme

L’Algérie a refusé à nouveau d’autoriser une visite du rapporteur spécial de l’ONU pour les droits de l’Homme, mettant fin à des années de tergiversations, apprend-on de source diplomatique à Genève.

"Les autorités cherchaient à entourer la visite d’une série de conditions et de restrictions susceptibles d’empêcher le bon accomplissement de cette mission", précise-t-on de même source.

Les négociations au sujet de la visite du rapporteur auraient duré plus de trois ans, comme l’a affirmé la porte-parole de l’association algérienne "SOS disparus", Nassera Dutour, en déplacement à Genève à l’occasion de la session d’automne du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU.

Selon cette ONG, l’épineux dossier des disparitions forcées représente une source de hantise pour les responsables algériens qui développent depuis des années une certaine phobie à l’égard des mécanismes internationaux des droits de l’Homme.

"Après des années de négociations, l’Algérie a officiellement refusé la venue du rapporteur spécial de l’ONU pour les droits de l’Homme", a indiqué la porte-parole.

A Alger, les représentants des familles des victimes des disparitions forcées ont dénoncé, lors d’une conférence de presse en début de semaine, l’attitude des autorités qui "refusent toujours de faire la lumière sur la question des disparus".

"La charte pour la paix votée en septembre 2005 a faussé le traitement de ce dossier", ont-ils assuré, en citant les affaires portées devant les organismes internationaux qui ont débouché sur la condamnation de l’Algérie, surtout par le Comité des droits de l’Homme de l’ONU.

D’après les organisations de défense des droits de l’Homme, le pays compte une dizaine de milliers de cas de disparition forcée dont le sort n’a jamais été élucidé, en l’absence de toute coopération avec les instances compétentes des Nations unies.

Le gouvernement algérien continue, depuis les années 90, à refuser l’accès à dix procédures spéciales, notamment le rapporteur spécial sur la détention arbitraire, l’expert sur les droits culturels et le Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires (GTDFI).

En février dernier, cinq ONG internationales de défense des droits de l’Homme avaient exhorté les autorités algériennes, en février dernier, à autoriser les visites de leurs enquêteurs et ceux de l’ONU, conformément à ses engagements en tant que membre du Conseil des droits de l’Homme.

"L’Algérie qui vient de rejoindre le conseil empêche l’accès à son territoire du rapporteur de l’ONU sur la torture et du groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires, en dépit de leurs demandes répétées", ont-elles déploré dans une lettre adressée au gouvernement algérien.

Ces organisations, dont Human Rights Watch et Amnesty international, ont regretté que l’Algérie soit "le seul pays de la région qui impose des restrictions de ce genre aux acteurs reconnus des droits de l’Homme".

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