Aujourd’hui, c’est le journal à grand tirage belge "La Libre Belgique" qui y consacre un long article où il fait part de sa stupeur face à l’ampleur des détournements qu’opèrent l’Algérie et le Polisario depuis 40 ans de l’aide humanitaire destinée aux populations séquestrées dans les camps de Tindouf.
"Aide humanitaire : des millions d’euros détournés !", titre en Une le journal francophone belge qui indique que l’UE, son programme d’aide alimentaire (ECHO) et l’Office européen de lutte anti-fraude (OLAF) portent de lourdes accusations à l’encontre du gouvernement algérien et de la direction du Polisario pour le détournement savamment orchestré de l’aide humanitaire.
"L’Algérie a opéré un tri entre ce qui doit arriver et ce qui peut être détourné", martèle le quotidien qui cite les conclusions du rapport de l’OLAF sur le détournement de l’aide humanitaire destinée à Tindouf et les résultats de l’enquête de trois ans menée par celui-ci à la demande de la Commission européenne.
C’est d’abord la surestimation du nombre de réfugiés et donc des aides fournies qui a permis cette fraude, fait observer la publication qui note que le gouvernement algérien et les notables du Front Polisario, ont toujours refusé le recensement de la population de Tindouf pour continuer à tirer profit de la manne humanitaire.
"La Libre Belgique" souligne que l’aide humanitaire destinées aux populations de Tindouf était amputée d’une partie à son arrivée au port algérien d’Oran et qu’un second détournement avait lieu sur la route des camps.
Le Polisario avec le concours des autorités algériennes dupe également les donateurs auxquels il demande davantage d’assistance en leur faisant croire qu’il manque de provisions alors que l’essentiel de l’aide détournée est entreposée dans des réserves clandestines à l’abri des regards des auditeurs, ajoute le journal.
Autre manière de frauder, le quotidien indique que les aliments de bonne qualité sont remplacés par leur équivalent en qualité moindre en vue d’être vendus sur les marchés ou aux populations de Tindouf elles-mêmes.
Pire encore, poursuit-t-il, les prisonniers de guerre servaient de main-d’œuvre gratuite pour construire des infrastructures financées par l’aide internationale.
Le rapport de l’OLAF sur le détournement de l’aide humanitaire destinée à Tindouf dont la version intégrale a été publiée la semaine dernière sur le site du "Europeen Bulletin", souligne que les pratiques frauduleuses, les abus et les irrégularités constatés par les enquêteurs européens profitent à des hauts responsables algériens dont ceux des services secrets algériens (DRS) et aux dirigeants du front du Polisario.