L’adhésion du Maroc à la CEDEAO contribuera à accroitre les capacités de cette communauté (Pdt de l’UCESA)

L’adhésion du Maroc à la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) contribuera à accroitre les capacités de ce groupement, a souligné, jeudi à Rabat, le président de l’Union des Conseils Economiques et Sociaux d’Afrique (UCESA), Boulkassoum Haidara.

"Le progrès économique et la maîtrise de certaines technologies de pointe constitue un atout majeur du Royaume pour intégrer cette communauté", a dit M. Haidara, qui est également président du Conseil économique, social et culturel du Mali, lors d’une conférence sur "le Maroc et la CEDEAO", organisée à l’occasion de la 90è session ordinaire de l’Assemblée générale du conseil économique, social et environnemental (CESE).

"C’est ce que je souhaiterai que tous les Etats comprennent", a-t-il poursuivi, ajoutant que "toutefois, nous ne pouvons pas ignorer qu’il s’agira, par cette adhésion, de mettre en concurrence dans certains domaines, les entreprises marocaines avec celles des pays de cette communauté".

A cet égard, M. Haidara a mis l’accent sur la nécessité d’établir des règles de concurrence justes et claires à même de permettre à "tout le monde d’avoir un certain développement spécifique".

Il a en outre estimé que "la demande d’adhésion du Maroc est une formalisation de la participation de l’un des membres de la famille à l’édification et à la construction de l’édifice familial", soulignant que cette demande "ne peut être reconnue autrement pour qui connait la nature des rapports officiels multiformes et pluridimensionnels existant entre le Maroc et cette communauté".

Rappelant que les "15 Etats de la CEDEAO ont un poids de 630 milliards de dollars de PIB", le président de l’UCESA a fait remarquer que l’arrivée du Maroc est à même de placer l’ensemble de ces pays au 6è rang de l’économie mondiale.

Sur le plan commercial, M. Haidara a noté que "le Maroc ne souhaite pas faire des Etats de la CEDEAO un débouché", indiquant dans ce sens, que "l’ensemble des exportations marocaines dans ces 15 pays ne représentent que 6%".

Par ailleurs, il s’est félicité de la qualité des relations maroco-maliennes, citant à cet effet, deux exemples concrets de "cette collaboration fructueuse entre le Maroc et le Mali" qui relèvent des secteurs bancaire et de l’Agriculture, en particulier l’élevage.

"Ces deux exemples montrent que la coopération sud-sud est possible et réalisable en faveur du bien-être de nos populations", a-t-il noté.

De son côté, le président du CESE, Nizar Baraka, a indiqué, dans une déclaration à la MAP, que cette rencontre constitue une occasion de traiter du sujet de l’intégration économique du Maroc en Afrique et ses bienfaits sur la jeunesse marocaine, ainsi que sur la création de la richesse et de l’emploi.

L’objectif est d’évaluer les capacités, les potentialités et les avantages de cette intégration, ainsi que d’identifier les défis auxquels le Maroc doit faire face dans le cadre de son intégration régionale, a-t-il précisé.

Pour sa part, le directeur général de l’Institut royal des études stratégique (IRES), Tawfiq Mouline, qui a présenté les principales conclusions du rapport stratégique 2018 de l’Institut, a fait observer que le Maroc, qui accorde une importance particulière à la coopération sud-sud, place l’Afrique au cœur des priorités de sa politique étrangère.

"Sa Majesté le Roi Mohammed VI a toujours plaidé pour un développement autonome de l’Afrique à visage humain, axé sur la mobilisation collective des pays africains pour réussir le pari de l’unité et pour asseoir le leadership de l’Afrique sur le plan international", a-t-il dit, ajoutant que ces discours mettent l’accent sur un triple impératif ("croire en l’Afrique", "repenser l’Afrique et plaider en faveur du continent" et "travailler ensemble et échanger équitablement à travers des partenariat gagnant-gagnant ").

Ont également pris part à cet événement, Emmanuel Dupuy, président de l’Institut prospective et sécurité en Europe qui a présenté les résultats du sondage réalisé sur "l’opinion des députés sur la CEDEAO", ainsi que Ahmed Rahou, membre du CESE, président de la commission chargée des affaires économiques et des projets stratégiques qui a fait une présentation sur "le co-développement et l’intégration régionale du Maroc en Afrique", outre le secrétaire général du CESE, Driss Guerraoui.

S’agissant de l’objectif de cette conférence, le CESE a indiqué dans une note introductive que cette rencontre s’insère dans une démarche de réflexion stratégique et de contribution des CES-IS à la construction d’une Afrique intégrée, prospère, stable et innovante.

Il s’agit ainsi d’apporter une contribution aux dynamiques nationales et régionales pour améliorer l’intégration économique et apporter des propositions à la création de richesses communes bénéfiques aux populations africaines, selon la note.

Cette contribution nécessite l’instauration d’un dialogue permanent entre les CES et les institutions concernées par ce sujet, la combinaison des efforts et des initiatives ainsi que les échanges d’informations et d’expériences sur les principales thématiques relatives à l’intégration régionale.

Ainsi, les CES et institutions similaires peuvent jouer un rôle moteur dans ce processus d’intégration régionale en tant que porte-voix de la société civile africaine et en raison de leur composition plurielle comprenant l’ensemble des forces vives du continent, ce qui pourrait donner plus d’efficacité dans la construction de régions économiques fortement intégrées.

Selon la même note, l’importance accordée par le Maroc à cette partie du continent l’a amené à adopter une approche aussi stratégique que pragmatique. Cette approche bénéficie d’un engagement au plus haut niveau, avec une volonté affirmée de créer les conditions favorables à un co-développement sud-sud fondé sur trois piliers, à savoir la création d’un espace de paix et de sécurité, une croissance inclusive, partagée avec des partenaires crédibles et porté par l’innovation et la création de richesses communes et le devoir de solidarité qui doit guider les stratégies à la base de ce co-développement.

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