Dominique de Villepin a confirmé devant le juge que, selon lui et selon une enquête menée par les services secrets en 1995, l’argent versé pour des commissions légales avait été en partie détourné pour revenir en France sous forme de "rétrocommissions" frauduleuses.
"Il ne peut avoir à mon sens aucun lien entre l’attentat de Karachi et l’arrêt du versement des commissions", a déclaré jeudi à la presse M. de Villepin. Il a précisé qu’il serait entendu dans les prochains jours par le juge d’instruction Marc Trévidic qui enquête sur l’attentat.
L’arrêt de ces commissions, qui auraient pu donner lieu à des rétro-commissions, ont été bloquées à la demande du chef de l’Etat, Jacques Chirac, élu en 1995.
En mai 2002, un attentat-suicide a tué 15 personnes dont 11 Français travaillant à Karachi pour la Direction des constructions navales (DCN) à la construction de sous-marins achetés par le Pakistan en 1994, contrat signé par le gouvernement d’Edouard Balladur.
Deux juges sont saisis de ce dossier. L’un, Marc Trévidic, qui enquête sur l’attentat. L’autre, le juge Van Ruymbeke, qui instruit le volet financier. Il a voulu étendre le champ de son enquête à des faits de corruption, mais le parquet a fait appel de cette décision.
Mercredi, le député communiste du Nord Jean-Jacques Candelier a écrit au juge Trévidic pour lui remettre les auditions réalisées par la mission d’information sur Karachi, dont il était membre.
Il a dit jeudi sur France-Inter avoir été "un peu choqué" par le refus du président de l’Assemblée nationale Bernard Accoyer de transmettre ces procès-verbaux au juge d’instruction.