Jérusalem restera « la capitale indivisible d’Israël », a assuré mardi à Washington le président américain Donald Trump, en présentant son plan pour résoudre le conflit israélo-palestinien.
Il n’a pas détaillé quelles frontières il envisageait pour cette capitale israélienne au cours d’un discours durant lequel il a aussi évoqué une capitale de l’Etat palestinien à Jérusalem-Est.
Les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est, partie de la ville occupée depuis 1967 par Israël puis annexée, la capitale du futur Etat auquel ils aspirent.
Une solution « réaliste à deux Etats »
Donald Trump a conditionné toutefois la naissance d’un Etat palestinien au « rejet clair du terrorisme » et de Jérusalem la « capitale indivisible d’Israël ».
« Ma vision présente une occasion gagnant-gagnant pour les deux parties, une solution réaliste à deux Etats qui résout le risque que représente un Etat palestinien pour la sécurité d’Israël », a-t-il dit lors d’une déclaration à la Maison Blanche.
Le « futur Etat palestinien » ne verrait le jour que sous plusieurs « conditions », dont « le rejet clair du terrorisme ». Il pourrait avoir « une capitale palestinienne à Jérusalem-Est », a assuré le président des Etats-Unis.
Les Etats-Unis sont en outre prêts à « reconnaître la souveraineté israélienne sur des territoires » occupés, dont il n’a pas précisé l’ampleur.
Le président américain Donald Trump a proclamé dès son arrivée au pouvoir sa volonté de présider à l’accord diplomatique « ultime » entre Israéliens et Palestiniens.
Ces derniers ont d’ores et déjà rejeté le plan américain tant l’administration Trump s’est discréditée, selon eux, par ses mesures pro-israéliennes.
Les discussions entre Israéliens et Palestiniens sont suspendues depuis 2014.
Trump et le conflit du Proche-Orient
Le président américain Donald Trump a adopté dès sa prise de fonctions en 2017 une politique de soutien sans faille à Israël, multipliant les décisions en rupture avec la tradition diplomatique américaine et avec le consensus international.
Le 15 février 2017, recevant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Trump annonce que Washington n’est plus attaché à la solution dite à deux Etats, basée sur la création d’un Etat palestinien qui coexisterait avec Israël.
Le 16 mars, nouvelle rupture: le représentant spécial de Donald Trump, Jason Greenblatt, rencontre à Jérusalem des représentants des colons israéliens.
En mai, M. Trump se rend en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés. Il se recueille devant le Mur des Lamentations, dans la Vieille ville de Jérusalem, une première pour un président américain.
Début septembre, les Palestiniens qualifient d' »inacceptables » des propos de l’ambassadeur américain en Israël David Friedman évoquant une « prétendue occupation » des Territoires palestiniens.
Le 6 décembre 2017, Donald Trump reconnaît unilatéralement Jérusalem comme capitale d’Israël, déclenchant la colère des Palestiniens et la réprobation de la communauté internationale.
Le statut de la Ville sainte est l’un des problèmes les plus épineux du conflit, les Palestiniens souhaitant faire de Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël depuis 1967, la capitale de l’Etat auquel ils aspirent.
Le 14 mai 2018, le transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem coïncide avec un bain de sang dans la bande de Gaza, où une soixantaine de Palestiniens sont tués par l’armée israélienne lors de manifestations près de la barrière frontalière séparant l’enclave d’Israël.
« Les Etats-Unis ne sont plus un médiateur au Moyen-Orient », déclare le président palestinien Mahmoud Abbas.
Le 31 août 2018, l’administration américaine annonce qu’elle ne financera plus l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), une semaine après avoir supprimé plus de 200 millions de dollars (170 millions d’euros) d’aide aux Palestiniens.
Le 10 septembre, les Etats-Unis annoncent la fermeture du bureau de représentation palestinienne à Washington, qui jouait le rôle d’une ambassade de l’Autorité palestinienne.
Le 4 mars 2019, le consulat général des Etats-Unis à Jérusalem, qui faisait office d’ambassade auprès des Palestiniens, cesse d’exister pour être absorbé par l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem.
Le 25 mars 2019, Donald Trump signe à la Maison Blanche, en présence de Benjamin Netanyahu, le décret reconnaissant officiellement la souveraineté d’Israël sur la partie occupée du Golan syrien.
Israël a conquis en 1967 une grande partie du Golan et l’a annexée en 1981, mais la communauté internationale n’a jamais reconnu cette annexion.
La Syrie dénonce une « atteinte flagrante » à sa souveraineté.