Iran: heurts dans le sud du pays, plusieurs blessés

Plusieurs personnes ont été blessées lors d’affrontements nocturnes ayant opposé la police à des manifestants protestant contre la pollution de l’eau à Khorramshahr, dans le sud-ouest de l’Iran, rapporte dimanche l’agence officielle iranienne Irna.

"Personne n’a été tué", écrit l’agence, citant le vice-gouverneur de la ville, Valiollah Hayati, après que la télévision à capitaux saoudiens Al-Arabiya eut affirmé que la police avait abattu "au moins quatre manifestants" dans ces heurts.

Le bilan officiel des troubles est d’un manifestant grièvement blessé, et "quelques policiers" légèrement blessés par des projectiles.

Selon Irna, quelque 500 personnes, "principalement des jeunes", se sont regroupées sur une place de la ville pour demander aux autorités d’agir contre une pollution récente du réseau d’adduction rendant l’eau courante impropre à la consommation. Un autre groupe, dont Irna ne précise pas le nombre, s’est réuni devant une mosquée.

Les manifestants ont mis le feu à plusieurs poubelles, incendié un pont et endommagé plusieurs autres biens publics, et la police a tiré des grenades lacrymogènes pour les disperser, écrit l’agence.

Selon Irna, la pollution de l’eau observée à Khorramshahr et dans la ville voisine d’Abadan a entraîné plusieurs manifestations au cours des trois dernières semaines.

L’Iran fait face à des difficultés économiques depuis plusieurs mois.

Lors d’une allocution publique retransmise dimanche sur la télévision nationale, le premier vice-président iranien, Eshagh Jahangiri, a estimé que le retour des sanctions américaines (suspendues à la suite de l’accord international sur le nucléaire iranien de 2015 dont les États-Unis ont décidé, en mai, de se retirer) était loin d’être le seul facteur d’explication.

L’économie iranienne, a-t-il dit, souffre de plusieurs "maux", comme la trop grande dépendance au pétrole, la faiblesse du secteur privé et la fragilité du secteur bancaire.

La situation n’est "pas critique", mais certainement "spéciale", et impose que des mesures soient prises, a déclaré de son côté le ministre de l’Industrie et du Commerce, Mohammad Shariatmadari, alors que la monnaie nationale a perdu près de 50 % de sa valeur face au dollar en six mois, et que l’inflation s’accélère.

Lundi et mardi, les commerçants du Grand Bazar de Téhéran avaient observé un rare mouvement de grève pour protester contre la dépréciation de la monnaie nationale et les entraves à l’activité économique dont ils rendent le pouvoir responsable. Le même jour, de brèves échauffourées avaient opposé quelques dizaines de contestataires aux forces de l’ordre dans le centre de la capitale.

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