L’annonce du décès mercredi de l’ancienne ministre Marielle de Sarnez, bras droit de François Bayrou pendant des décennies, a aussitôt suscité une pluie d’hommages de ses pairs, tous bords confondus, qui ont salué une femme politique « courageuse » et « respectueuse ».
« Artisane inlassable du centre, combattante passionnée de l’Europe, Marielle de Sarnez nous a quittés ce soir. La France perd une responsable politique de grand talent. Nous perdons une amie »,lui a rendu hommage le président Emmanuel Macron.
La députée centriste, présidente de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée, est décédée mercredi à l’âge de 69 ans, à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière. Elle souffrait d’une leucémie.
« Voici le jour en trop. Marielle, si talentueuse et si courageuse, Marielle de Sarnez vient de partir. Notre chagrin est immense », a salué sur Twitter M. Bayrou, le patron du MoDem, qui a annoncé, très ému, le décès de son bras droit à l’AFP.
Une minute de silence a été respectée à l’Assemblée nationale où avait lieu un débat sur le déploiement des Maisons France Services. « L’Assemblée nationale perd une de ses membres éminentes, la diplomatie parlementaire une grande représentante », a réagi son président, Richard Ferrand, exprimant son « immense tristesse ».
« C’est de la loyauté à ses engagements que Marielle de Sarnez puisait sa force pour moderniser notre démocratie et défendre une certaine idée de l’Europe. Ses combats resteront plus que jamais aussi les nôtres », a souligné le Premier ministre, Jean Castex, rejoint dans l’hommage par de nombreux ministres mais aussi par des opposants politiques.
Née à Paris dans le VIIIe arrondissement, Marielle de Sarnez y avait mené une grande partie de sa carrière. Présidente de la fédération UDF de Paris en 2006 puis du MoDem Paris en 2008, elle a été élue conseillère de Paris en 2001 dans le XIVe arrondissement sur une liste d’union RPR-UDF.
Cette européenne convaincue avait ensuite été élue députée européen en 2009.
Sa nomination en mai 2017 dans le premier gouvernement d’Edouard Philippe comme ministre des Affaires européennes aurait dû être le couronnement de sa carrière. Mais elle ne restera en poste qu’un mois et quatre jours.
L’ouverture en juin suivant d’une enquête préliminaire du parquet dans l’affaire des emplois présumés fictifs des assistants des députés européens du parti centriste la conduit à démissionner, tout comme François Bayrou, éphémère ministre de la Justice.
Investie dans la foulée aux législatives par LREM, elle avait été élue députée de Paris (11e circonscription) et avait pris la présidence de la prestigieuse commission des Affaires étrangères de l’Assemblée.