Hind Khoury, l’emblème palestinien de Paris
C’est certainement la dernière grande crise politique qu’a vécu Hind Khoury, la déléguée générale de la Palestinien en France. Hier, 1 juin s’est terminé son mandat. Elle fut, disent certaines sources « limogée » par le président de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour être remplacée à Paris par l’actuel représentant palestinien en Allemagne Hael Al Fayoum.

Lorsqu’en mars 2006, elle fut choisie pour succéder à Paris à Leila Chahid, alors qu’elle avait brillé en tant que ministre au sein de l’autorité palestinien chargée du dossier de Jérusalem, peu de personnes ont réellement osé parier sur ses chances de succès. Comment succéder à une force de la nature comme Leila Chahid qui roule les « R » avec la rage des militantes et exhibe sa foi et sa colère avec autant de passion. Comparé à elle, Hind Khoury paraissait comme cette discrète et douce femme de notable de province dont les fondements de base de l’éducation est de ne pas élever la voix.
Et pour cause, cette chrétienne palestinienne née à Bethléem un 12 juin, éduquée chez les sœurs, économiste de formation, avait incarné au bord de la seine, cette souffrance impuissante des palestiniens. Lors de la guerre israélienne contre Gaza, elle sombra en larmes devant des militants venus montrer leur solidarité avec le peuple palestinien. Elle dit elle-même ne pas être une diplomate et donc ne pas maitriser cette langue de bois si indispensable au camouflage des sentiments.
Car un des grands succès de Hind Khoury fut d’avoir réussi à maintenir vivante la relation avec le milieu associatif français sensible à la cause palestinienne. Alors que Leila Chahid était connue, entre autres, pour courir la galaxie people, histoire de sensibiliser ce monde au drame des palestiniens et de donner un autre visage de son combat, la discrète Hind Khoury écumait les petites réunions militantes de la banlieue terne et de la province lointaine. Modestie du tempérament oblige, aucun moyen de communication n’est négligé pour séduire et informer.
Hind Khoury explique le choix de cette stratégie : A partir du moment où il parait difficile d’appliquer le droit international, il ne restait que cet investissement dans les organisations non gouvernementales et les mouvements associatives
Très peu de choses a été écrit sur les raisons de son « limogeage ». Elle-même affirme qu’elle rentre en Palestine pour des raisons « personnelles et familiales ». D’autres sources parlent d’un mouvement naturel de la représentation diplomatique palestinienne. Mais sans doute la passion qu’elle avait mise à défendre l’indispensable levée de blocus sur Gaza et à ne pas entériner les divorce entre factions palestiniennes lui avait-il valu ce halo de disgrâce qui accompagne son départ de Paris.