« Harlem Shake » fait des émules à Tunis, le ministre de l’Education voit rouge

Le ministre tunisien de l’Education, Abdellatif Abid a ordonné une enquête contre des lycéens de Tunis pour leur mise en scène du buzz planétaire en ligne "Harlem Shake", s’attirant les foudres de la blogosphère qui, en riposte, prépare une flashmob.

"Le ministère de l’Education a demandé d’ouvrir une enquête et va prendre les mesures qui s’imposent", s’est emporté dimanche à la radio Mosaïque FM le ministre Abdellatif Abid, évoquant d’éventuelles "expulsions" d’élèves ou "licenciement" du personnel éducatif.

S’exprimant lundi à la radio, l’enseignant et syndicaliste du lycée du quartier de Menzah 6 de Tunis où se sont déroulés les faits, Hafedh Mosrati a demandé au ministre de calmer le jeu et de laisser le conseil de discipline faire son travail.

"Ils ont fait ce film sans autorisation de l’administration, enfreignant les règles mais ces affaires doivent être résolues en interne par le conseil de discipline", a-t-il souligné.

Le Harlem Shake, danse ridicule dans laquelle les acteurs se déguisent et imitent des actes sexuels, a fait le tour du monde sur Internet avec des dizaines de versions différentes cumulant des dizaines de millions de vues.

Les lycéens du quartier Menzah 6 ont filmé samedi dans la cour de leur école cette vidéo dans laquelle certains dansent en caleçons et d’autres, portant des fausses barbes et les tuniques des tenants de la mouvance salafiste radicale, simulent des actes sexuels (http://www.youtube.com/watch?v=KSDJJsvzpbY).

Un mouvement de soutien à ces lycéens s’est immédiatement organisé sur Facebook, plus de 4.600 personnes promettant de participer le 1er mars à un "Harlem Shake" de contestation devant le ministère de l’Education.

De nombreux jeunes relèvent sur ces pages que le ministère n’a jamais diligenté d’enquête lorsque des groupes de salafistes ont investi des universités ou des lycées, drapeaux noires à la main, pour faire du prosélytisme.

L’opposition laïque tunisienne accuse régulièrement le parti islamiste Ennahda, qui dirige le gouvernement d’organiser une islamisation rampante de la société.

Le ministre de l’Education est cependant issu d’Ettakatol, parti séculier de centre-gauche allié à Ennahda.

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