«Gbagbo est non seulement un tricheur, mais un dictateur. Quiconque n’accepte pas le jeu démocratique, le verdict du peuple et le résultat des élections est un dictateur», martèle Soro, qui a travaillé trois ans avec celui qu’il accuse aujourd’hui de «coup de force».
Retranché au Golf Hôtel d’Abidjan, l’ancien chef de la rébellion des Forces Nouvelles était déjà Premier ministre de Gbagbo depuis mars 2007. Alassane Ouattara l’a reconduit dans ses fonctions. «Nous vivons un véritable coup d’Etat. Trois officiers généraux ont refusé de céder le pouvoir au nouveau président élu et maintiennent Gbagbo au pouvoir», dénonce Guillaume Soro dans cette interview.
A ses yeux, «la démocratie en Côte d’Ivoire est en train d’être assassinée et la volonté du peuple souverain – qui a voté à 84 % au premier tour – est piétinée par une junte militaire». «Gbabgo est dans une logique de confiscation du pouvoir et a ressorti les escadrons de la mort prêts à assassiner les Ivoiriens», accuse le Premier ministre.
Son seul espoir : «Les urnes ont parlé, le peuple a parlé, c’est M.Ouattara qui a été élu. Il faut lui remettre l’effectivité du pouvoir. Si la communauté internationale se montre ferme et que tous les démocrates se mobilisent, la situation devrait rapidement se régler et on ferait ainsi l’économie de vies humaines.»