Grève inédite chez Ryanair: près de 400 vols annulés vendredi

ouvelle journée compliquée en vue pour les usagers de Ryanair. 400 vols prévus ce vendredi ont été annulés, au départ et à destination de l’Allemagne. En cause : un conflit social qui prend de l’ampleur chez le géant du low-cost.

Les pilotes belges, allemands, irlandais, suédois et néerlandais de Ryanair ont entamé vendredi une grève européenne, une mobilisation inédite contraignant la compagnie irlandaise à bas coût à annuler plusieurs centaines de vols en pleine période de congés.

Sous le slogan "Ryanair must change Now", les pilotes exigent de la direction de Ryanair des conditions de travail décentes, l’application des législations nationales du travail et l’établissement d’un vrai dialogue social, basé sur le respect mutuel.

En Belgique, où la compagnie a prévu 104 annulations de vols, une trentaine de pilotes ont observé dés le début de la matinée un sit-in à l’aéroport de Charleroi (BSCA) pour dénoncer l’attitude de la direction de la compagnie irlandaise et son refus d’instaurer un dialogue social, alors que d’autres pilotes et membres du personnel de cabine devaient les rejoindre tout au long de cette journée de mobilisation.

"Nous ne demandons pas d’augmentation salariale, mais l’application des législations nationales dans chaque pays où Ryanair opère. C’est une demande légitime", a expliqué à la presse un des pilotes prenant part au sit-in à Charleroi, où 82 vols ont été annulés au départ et à destination de l’aéroport. Les 22 autres annulations prévues sur une base belge concernent l’aéroport de Bruxelles.

A la veille de la grève, les pilotes belges ont appelé jeudi les autorités politiques belges et européennes à mettre davantage de pression ou user de leur influence sur la direction de Ryanair pour répondre aux revendications des salariés de la compagnie irlandaise basés en Europe, en particulier l’application des législations nationales sur le travail.

Les pilotes rassemblés au sein de l’organisation professionnelles Belgian Cockpit Association (BeCA), déplorent que les lettres adressées à la compagnie irlandaise à bas coût par la commissaire européenne aux Affaires sociales Marianne Thyssen et le ministre belge de l’Économie et de l’Emploi Kris Peeters aient eu "un effet assez limité".

Alors qu’à travers l’Europe, les salariés de Ryanair demandent une application du droit national du travail et non de la seule législation irlandaise, la compagnie aérienne refuse d’entreprendre une telle démarche.

"Nous n’avons pas vu d’ouverture de la direction en ce sens lors de nos réunions avec elle ces six derniers mois. Pour un pas en avant, nous en avons deux en arrière", a dénoncé le commandant Alain Vanalderweireldt, président de la BeCA qui exige une intervention immédiate des autorités pour inciter Ryanair à avancer dans le bon sens et reconnaître le droit du travail belge.

Au total, plus de 55.000 passagers seraient concernés par quelque 400 annulations de vols, au départ et à destination de l’Allemagne, la Belgique, la Suède, l’Irlande et des Pays-Bas.

Si le règlement européen permet aux passagers de réclamer, en plus des remboursements ou modification des dates de vol, un dédommagement, la direction de Ryanair qui classe ces grèves dans les circonstances extraordinaires, refuse toute indemnisation.

Contestant cette position, l’association de défense des consommateurs en Belgique Test-Achats a annoncé jeudi une action en justice, au nom d’une cinquantaine de ses adhérents, pour obtenir leur indemnisation auprès de la compagnie irlandaise, tout en encourageant les autres passagers affectés par les grèves à exiger ce droit.

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