Grand débat national: des élus ultramarins à l’Elysée vendredi pour « marteler les besoins » de leurs territoires

Invités vendredi par Emmanuel Macron dans le cadre du grand débat, les maires ultramarins sont partagés, certains jugeant l’exercice vain, après les récentes Assises des Outre-mer, les autres se disant prêts à « marteler les besoins » de leurs territoires.

Ceux de Polynésie et Nouvelle-Calédonie, collectivités au statut particulier, n’ont pas été conviés, car le coeur des sujets évoqués sera d’ordre économique et social, des questions qui dans ces territoires ne sont pas du ressort de l’État, explique le ministère des Outre-mer.

Comme pour les élus de métropole, le chef de l’État veut entendre les doléances de ceux d’Outremer. Mais pour les maires de communes situées à des milliers de kilomètres de la capitale, le déplacement, à leur frais, ne va pas de soi. Et seulement une soixantaine des 131 élus invités ont répondu présents, les autres estimant notamment que le diagnostic sur la situation des Outre-mer a déjà été fait.

"Sous Sarkozy, nous avons eu les états généraux. Sous Hollande nous avons eu les discussions pour la loi Égalité réelle outre-mer. Sous Macron, nous avons eu les assises des Outre-mer avec le Livre bleu, et on nous demande encore un grand débat national…", relève Éric Jalton, maire des Abymes, en Guadeloupe. "Je pense que pour les Outre-mer, nos gouvernants savent très bien ce que nous attendons", a-t-il ajouté sur la chaîne Guadeloupe la 1ere.

"Pouvez-vous nous garantir que cela ne sera pas un débat de plus ni un débat de trop?", a demandé mercredi la députée Justine Benin (Modem) lors des questions au gouvernement.

La ministre des Outre-mer Annick Girardin a elle assuré que l’exécutif était "attentif" aux revendications des ultramarins.

Même si elle a reconnu la veille que le grand débat avait "déjà eu lieu" dans les Outre-mer, avec les "Assises", grande consultation qui a permis à 25.000 personnes de s’exprimer. Elle a abouti à un Livre bleu, dans lequel le gouvernement a pris des engagements en matière de logement, transport, lutte contre les risques climatiques, sécurité, accès aux soins, développement économique, etc.

Pourtant sur le terrain, les attentes et les revendications restent nombreuses.

La Guyane, théâtre d’un long mouvement social en 2017, "accuse un retard énorme", dans les domaines "de la formation et de l’éducation (…) ou dans le médico-social", fait valoir Jean-Paul Ferreira, maire d’Awala Yalimapo (nord-ouest). "Les priorités sont parfaitement identifiées et sont remontées à Paris depuis plusieurs années. C’est un débat qui n’a pas lieu d’être", estime-t-il. Lui n’ira pas.

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