Grand débat et immigration: « Pas de tabou » sur la question des quotas

"Il n’y a pas de tabous" sur la question de possibles quotas en terme d’immigration, a estimé lundi le chef de file des députés La République en marche Gilles Le Gendre, à propos des "objectifs annuels" évoqués par Emmanuel Macron dans sa lettre aux Français.

"On n’a pas prononcé le mot de quotas", s’est défendu Gilles Le Gendre alors que le journaliste de franceinfo rappelait que Nicolas Sarkozy était le dernier président à avoir souhaité des quotas en matière d’immigration.

Mais "il n’y a pas de tabous là-dessus", a-t-il ajouté, relancé sur le sujet des quotas.

"Voilà des années que la question de l’immigration empoisonne le débat public français car on refuse de le traiter autrement que de manière simpliste et démagogique". Or "le grand débat donne l’occasion d’aborder les questions différemment en donnant sur ce sujet aussi la parole aux Français, ce qui produira forcément des choses intéressantes", a-t-il justifié.

Gilles Le Gendre a défendu la nécessité d’"un accueil bien meilleur" pour les réfugiés, et, pour "le reste de l’immigration qui aujourd’hui pose un problème car nous ne sommes pas capables d’intégrer correctement les personnes qui rentrent sur notre territoire", la nécessité de "réguler", à la fois "pour les Français mais aussi pour les personnes qui viennent sur notre territoire".

"Nous verrons si nous mettons en place des quotas", a-t-il conclu.

Dans sa lettre aux Français sur le grand débat national, Emmanuel Macron propose d’encadrer la consultation par une trentaine de questions, dont certaines sur l’immigration.

"Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?"; "une fois nos obligations d’asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement?"; et "que proposez-vous pour améliorer l’intégration dans notre Nation?", demande-t-il ainsi.

Le député LREM Aurélien Taché s’est félicité que l’immigration soit incluse dans la partie "citoyenneté" du grand débat, reconnaissant qu’il n’est pas forcément très présent sur les ronds-points tenus par les "gilets jaunes" et ne valait donc pas un thème "à part".

Mais il a souligné que "le droit d’asile est un droit fondamental, il n’y aura jamais de quotas là-dessus", ni sur "l’immigration familiale".

Reste alors "l’immigration économique": "pourquoi ne pas demander au niveau européen de quoi et de qui on a besoin pour construire l’Europe de demain, même si ça fait plus" de personnes accueillies au final, a-t-il suggéré.

A gauche, le député PS Luc Carvounas a estimé que le chef de l’Etat posait avec cette question celle de "l’identité nationale sans vouloir le dire", et "court derrière les vieilles lunes de l’extrême droite" alors qu’approchent les élections européennes.

L’immigration n’apparaît qu’en "huitième position sur 11" sujets identifiés dans les cahiers de doléances ouverts par les maires, a remarqué de son côté Vanik Berberian, le président de l’Association des maires ruraux de France (AMRF).

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