« Gilets jaunes »: le gouvernement français envisage une « évaluation » de l’impôt sur la fortune

Le gouvernement français, confronté à la fronde des « gilets jaunes » contre sa politique fiscale et sociale, a promis mercredi qu’une évaluation serait menée sur l’efficacité de sa réforme contestée de l’impôt sur le patrimoine des contribuables les plus aisés.

Interrogé sur un possible rétablissement de l’Impôt sur la fortune (ISF), réclamé par de nombreux manifestants qui multiplient les blocages depuis trois semaines dans tout le pays, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a laissé la porte ouverte.

"Ce sujet-là n’est pas sur la table" dans l’immédiat, mais "si quelque chose ne marche pas, on n’est pas idiot, on va le changer", a déclaré M. Griveaux sur RTL, alors que le gouvernement vient d’annoncer un gel des taxes très impopulaires sur le carburants.

L’ISF, qui portait sur l’ensemble du patrimoine, a été transformé l’an dernier en impôt sur la seule fortune immobilière. Les détenteurs de gros portefeuilles d’actions se voient donc exonérés, ce qui a été décrié par la gauche comme un "cadeau aux riches".

Estimant qu’il faut "18 à 24 mois pour que la mesure fasse son plein effet", Benjamin Griveaux a promis que ce dispositif serait évalué par le Parlement, vraisemblablement à partir de "l’automne 2019".

A propos des taxes sur le carburants, dont la hausse prévue le 1er janvier a été reportée de six mois, le porte-parole a par ailleurs réaffirmé mercredi que si l’exécutif "ne trouve pas de solution" à l’issue de la concertation menée jusqu’au 1er mars, il "renoncera" à les augmenter.

"On ne fait pas de la politique pour avoir raison. On fait de la politique pour que ça marche. (…) Si on ne trouve pas de solution, on y renoncera", a insisté le porte-parole du gouvernement.

"Je n’ai aucun état d’âme à dire qu’on a pu se tromper, qu’on a écouté et donc qu’on a changé. C’est le rôle du politique de ne pas être sourd, de ne pas être aveugle", a estimé M. Griveaux, pour justifier ce qui a été décrit comme un premier "recul" d’Emmanuel Macron face à la rue depuis son élection en mai 2017.

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