« Gilets jaunes »: le gouvernement français envisage une « évaluation » de l’impôt sur la fortune
Le gouvernement français, confronté à la fronde des « gilets jaunes » contre sa politique fiscale et sociale, a promis mercredi qu’une évaluation serait menée sur l’efficacité de sa réforme contestée de l’impôt sur le patrimoine des contribuables les plus aisés.
"Ce sujet-là n’est pas sur la table" dans l’immédiat, mais "si quelque chose ne marche pas, on n’est pas idiot, on va le changer", a déclaré M. Griveaux sur RTL, alors que le gouvernement vient d’annoncer un gel des taxes très impopulaires sur le carburants.
L’ISF, qui portait sur l’ensemble du patrimoine, a été transformé l’an dernier en impôt sur la seule fortune immobilière. Les détenteurs de gros portefeuilles d’actions se voient donc exonérés, ce qui a été décrié par la gauche comme un "cadeau aux riches".
Estimant qu’il faut "18 à 24 mois pour que la mesure fasse son plein effet", Benjamin Griveaux a promis que ce dispositif serait évalué par le Parlement, vraisemblablement à partir de "l’automne 2019".
A propos des taxes sur le carburants, dont la hausse prévue le 1er janvier a été reportée de six mois, le porte-parole a par ailleurs réaffirmé mercredi que si l’exécutif "ne trouve pas de solution" à l’issue de la concertation menée jusqu’au 1er mars, il "renoncera" à les augmenter.
"On ne fait pas de la politique pour avoir raison. On fait de la politique pour que ça marche. (…) Si on ne trouve pas de solution, on y renoncera", a insisté le porte-parole du gouvernement.
"Je n’ai aucun état d’âme à dire qu’on a pu se tromper, qu’on a écouté et donc qu’on a changé. C’est le rôle du politique de ne pas être sourd, de ne pas être aveugle", a estimé M. Griveaux, pour justifier ce qui a été décrit comme un premier "recul" d’Emmanuel Macron face à la rue depuis son élection en mai 2017.