Gabon : un nouveau gouvernement et des législatives dans les plus brefs délais

Le nouveau gouvernement gabonais, qui vient d’être nommé à Libreville par le président Ali Bongo Ondimba, un jour après la démission de l’ancien cabinet suite à la décision, il y’a une semaine, de la Cour constitutionnelle de dissoudre l’Assemblée nationale, a un seul objectif : organiser dans les plus brefs délais des législatives reportées à plusieurs reprises.

Composé de 41 membres (Premier ministre compris), le nouveau gouvernement, constitué vendredi dernier, se veut une formation d’ouverture. Il sera, selon la cour constitutionnelle, responsable uniquement devant le Chef de l’Etat vu qu’il sera exempté de présenter son programme au parlement.

Le nouveau gouvernement ouvert davantage aux différentes sensibilités politiques gabonaises, répond en grande partie à l’appel lancé par l’opposition ayant participé au dialogue politique lancé au lendemain des élections présidentielles de 2016 et réunie dans une plate-forme de 41 partis politiques, pour un gouvernement constitué des forces vives de la nation, après la dissolution de l’Assemblée nationale par la Cour constitutionnelle.

Pour l’opposition, cette dissolution a ôté à la majorité toute possibilité de revendiquer une suprématie quelconque dans la constitution d’un nouveau gouvernement. De même, la participation de l’opposition à cette nouvelle formation permettra d’impliquer et d’associer toutes les composantes de la scène politique gabonaise au processus électoral, ce qui offrira une occasion de découvrir les contraintes réelles ayant empêché d’organiser effectivement ce scrutin dans les temps impartis.

Les législatives qui devaient avoir lieu au terme du mandat législatif en décembre 2016, et qui ont été reportées une première fois à juillet 2017, puis une deuxième fois à avril 2018, s’imposent actuellement comme unique voie pour définir la carte politique gabonaise et aller de l’avant dans la concrétisation du dialogue politique menée entre la majorité et l’opposition au lendemain des présidentielles de 2016.

La décision de la haute cour du pays vient, en fait, confirmer cette nécessité dans la mesure où elle n’y est pas allée par quatre chemins, en déclarant que compte tenu du non-respect du délai prescrit dans le cadre du report des élections législatives censées se tenir au plus tard le 28 Avril 2018, l’Assemblée nationale et le gouvernement sont frappés de caducité et d’illégitimité.

Le gouvernement gabonais conscient de l’importance crucial de ce scrutin a entamé, depuis des mois, le processus de la mise en place du Centre gabonais des élections (CGE), structure administrative autonome et permanente chargée d’organiser et d’administrer toutes les élections politiques et référendaires au Gabon et d’en annoncer les résultats en veillant particulièrement à leur bonne organisation tout en élaborant le calendrier électoral.

Au lendemain de la démission du Premier ministre gabonais et de son gouvernement à la suite de la décision de la Cour Constitutionnelle de mettre fin aux pouvoirs de la législature actuelle, le bureau du CGE a prêté serment devant la Cour constitutionnelle, signant ainsi sa prise de fonction effective pour veiller à l’organisation dans les plus brefs délais des législatives au Gabon.

Le Centre gabonais des élections (CGE) qui remplace la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP), jugée inefficace par l’opposition, est le fruit du dialogue politique mené entre la majorité et l’opposition après les présidentielles de 2016.

La Cour a demandé au CGE, présidé par Moïse Bibalou Koumba, assistant à la cour constitutionnelle, de fixer une date pour la tenue des élections sans pour autant confondre rapidité et précipitation pour ne pas revenir à la case départ en cas du non-respect à nouveau du délai.

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