France: tollé après des propos de l’ex-président Sarkozy sur le climat
L’ex-président français et candidat à la primaire de la droite pour la présidentielle, Nicolas Sarkozy, s’est attiré une volée de bois vert au sein de la classe politique après des propos tendant à minorer le rôle de l’homme dans le réchauffement climatique.
Prenant l’exact contrepied de son principal rival à la primaire de droite, l’ex-Premier ministre Alain Juppé a réagi en se disant "convaincu que l’activité humaine (…) porte une lourde responsabilité dans la production de gaz à effet de serre, et donc dans le réchauffement climatique".
"Le nier, c’est nier une réalité", a tancé Alain Juppé.
Les propos de Nicolas Sarkozy ont aussi fait bondir le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll qui a dénoncé une "grave erreur stratégique". "Il y a une grande mobilisation qui est en cours (sur le réchauffement climatique), il faut au contraire qu’on l’accompagne intelligemment", a-t-il jugé.
La France a accueilli en décembre la dernière conférence de l’ONU sur le climat qui a permis d’aboutir à un accord de la communauté internationale pour contenir le réchauffement climatique sous le seuil de + 2 degrés Celsius par rapport au niveau pré-industriel. Le président socialiste François Hollande s’était investi pour le succès de cette conférence.
La ministre écologiste du Logement Emmanuelle Cosse a estimé mercredi que "Sarkozy nous ramène quinze ans en arrière".
Ses propos ont également provoqué un tollé chez les scientifiques, à l’instar du climatologue français Jean Jouzel, ancien vice-président du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), dont les travaux font autorité.
"Sous nos yeux les quantités de gaz à effet de serre augmentent, la température augmente, le réchauffement est bien là et largement d’origine humaine", a-t-il dit.
M. Sarkozy, qui avait initié des rencontres politiques sur l’environnement et le développement durable lorsqu’il était à la tête de l’Etat, a depuis fait des déclarations qui ont suscité des critiques jusque dans son propre camp, en plaidant par exemple pour l’exploration du gaz de schiste.