France: salariés et étudiants une nouvelle fois dans la rue contre la loi travail
Déterminés à obtenir le retrait d’un projet de réforme du droit du travail « inacceptable », sept syndicats de salariés et d’étudiants appellent à manifester jeudi en France pour la quatrième fois en deux mois, à quelques jours de l’examen du texte au parlement.
En raison notamment des vacances scolaires, l’affluence dans les rues pourrait être moins importante que lors des précédentes journées d’action, mais les opposants à la loi El Khomri (du nom de la ministre du Travail Myriam El Khomri) entendent aussi se faire entendre lors des traditionnelles manifestations du 1er mai, ainsi que le 3 mai à l’ouverture du débat parlementaire.
Ce texte vise à donner plus de souplesses aux entreprises, notamment en matière d’aménagement du temps de travail, et à clarifier les règles de licenciement économique. Il a déjà subi des modifications, suscitant en retour le mécontentement du patronat.
Outre les manifestations partout en France, des arrêts de travail sont aussi prévus jeudi, notamment dans les transports, mais les perturbations devraient être assez limitées.
Des retards et quelques annulations de vols sont notamment à prévoir aux aéroports parisiens d’Orly et de Roissy, a indiqué l’aviation civile.
La contestation a commencé le 9 mars. Au soir du 31 mars, où les défilés avaient réuni 390.000 personnes en France selon les autorités et 1,2 million selon les organisateurs, elle s’est élargie avec la naissance du mouvement citoyen informel Nuit debout. Celui-ci semble s’essouffler après quatre semaines d’occupation de la place de la République à Paris, mais il pourrait se joindre aux défilés de jeudi.
Aux rangs des mécontents de la future réforme du travail se sont greffés les intermittents du spectacle qui négocient l’avenir de leur régime d’indemnisation chômage. Présents depuis lundi au théâtre de l’Odéon à Paris, ils ont étendu leur mouvement d’occupation des salles en province et menacent les festivals d’été. Cependant un accord a été trouvé dans la nuit de mercredi à jeudi entre les organisations de salariés et d’employeurs du spectacle.