France: Marine Le Pen choque en proposant d' »éradiquer l’immigration bactérienne »
La dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen, en quête d’une victoire historique dans le nord de la France lors d’élections régionales en décembre, a suscité mardi l’indignation avec un programme proposant d' »éradiquer l’immigration bactérienne ».
Le programme sanitaire de Marine Le Pen, candidate pour son parti Front national (FN) à qui tous les sondages récents prédisent la victoire au deuxième tour le 13 décembre, affiche la volonté de "dénoncer et éradiquer toute immigration bactérienne".
"Les hôpitaux font face à la présence alarmante de maladies contagieuses non européennes, liées à l’afflux migratoire. Nous refusons cette mise en danger de la santé de nos compatriotes", est-il expliqué.
"Immonde et puant", "la xénophobie de MLP (ndlr, Marine Le Pen) vire à la folie": à gauche comme à droite, tous les adversaires de la présidente du FN dans la région ont exprimé une indignation unanime.
La Ligue des droits de l’Homme a imputé au FN "la volonté d’assumer des positions ouvertement racistes".
Interrogé par l’AFP, le responsable presse de la campagne de Marine Le Pen, Sébastien Chenu, a invoqué "un lapsus", affirmant que le document publié était "un mauvais copié-collé".
Selon lui, "la version officielle sera dans le programme" que Marine Le Pen devrait dévoiler samedi.
Europhobe, anti-immigrés, le FN a largement axé sa campagne pour les élections régionales françaises sur la lutte contre la "subversion migratoire".
La France n’a été que peu concernée par l’arrivée de réfugiés aux portes de l’Union européenne ces derniers mois mais la question migratoire est sensible dans le nord, du fait du point de fixation constitué par le port de Calais.
Plusieurs milliers de migrants en quête de passage vers l’Angleterre campent depuis des mois dans des conditions précaires près de la ville.
Une victoire du FN, dans le Nord avec Marine Le Pen ou dans une autre région le mois prochain, serait une première historique en France, où l’extrême droite est à la tête d’une dizaine de villes mais n’a jamais accédé à un échelon de pouvoir plus élevé.