France: le Conseil de l’Etat maintient l’interdiction du spectacle de l’humoriste Dieudonné, le gouvernement salue une « victoire de la République »

Saisi par le ministre français de l’intérieur, Manuel Valls, le Conseil d’Etat maintient l’interdiction du spectacle de l’humoriste à Nantes, donnant raison au gouvernement et cassant la décision du tribunal administratif de Nantes.

La décision du tribunal administratif d’autoriser le spectacle de Dieudonné, prévu jeudi soir à Nantes (Loire-Atlantique), a poussé le ministre français de l’Intérieur à contre-attaquer en saisissant in extremis la plus haute juridiction administrative du pays.

"L’ordonnance du juge des référés du tribunal administratif de Nantes en date du 9 janvier est annulée", stipule l’ordonnance du conseil d’Etat dans son article 1.

Le gouvernement français a salué "une victoire pour la République" après la confirmation par la plus haute juridiction administrative française de l’interdiction d’un spectacle de l’humoriste controversé Dieudonné, soulignant que "le racisme" et "l’antisémitisme" ne pouvaient être tolérés en France.

"On ne peut pas tolérer l’antisémitisme, le racisme, ce n’est pas cela la France", a réagi le ministre français de l’Intérieur, Manuel Valls, dans la foulée de l’annonce du Conseil d’Etat confirmant l’interdiction du spectacle de Dieudonné, moins de deux heures avant son début à Nantes (ouest). "Nous ne pouvons pas accepter que, dans notre société, il y ait la moindre complaisance avec l’antisémitisme, totalement étranger à nos valeurs et à nos principes", a aussi fait valoir le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault.

Saisi par le comédien, le tribunal administratif de Nantes avait annulé en début d’après-midi la décision du préfet d’interdire le spectacle de Dieudonné. Le représentant de l’Etat avait invoqué mardi un risque de "trouble à l’ordre public" et des "atteintes au respect de la dignité de la personne humaine".

Or, pour le juge administratif, le spectacle de Dieudonné n’a pas pour "objet essentiel" de porter atteinte à la dignité humaine et le "risque de trouble public" ne justifie pas une "mesure aussi radicale que l’interdiction".

Manuel Valls avait adressé lundi une circulaire aux préfets pour leur demander d’interdire les spectacles de l’humoristeville par ville en invoquant un trouble de l’ordre public,contrairement à la jurisprudence en la matière.

Il s’est cependant heurté au principe de la liberté d’expression défendue par la justice administrative. Dans le passé, les avocats de Dieudonné avaient obtenu l’annulation de nombreuses interdictions de spectacles de leur client.

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