France: jugement mercredi pour l’ex-ambassadeur du Vatican accusé d’agressions sexuelles

Le tribunal de Paris rend son jugement mercredi concernant l’ex-ambassadeur du Vatican Luigi Ventura, jugé en France pour des agressions sexuelles sur cinq hommes lors de réunions publiques en 2018 et 2019.

Le procès s’est déroulé le 10 novembre en l’absence de l’ancien nonce apostolique de 76 ans, resté à Rome pour des raisons sanitaires liées à l’épidémie de coronavirus, selon son avocate.

Le parquet a requis 10 mois de prison avec sursis à l’encontre du prélat italien, dont la levée d’immunité par le Saint-Siège en juillet 2019 a constitué une première dans l’histoire moderne du Vatican.

Cinq hommes ont signalé à la justice avoir subi des « mains aux fesses » appuyées de la part de Luigi Ventura dans l’exercice de ses fonctions diplomatiques en France entre janvier 2018 et février 2019.

Cette affaire a éclaté en février 2019, dans un contexte de multiples scandales sexuels touchant l’Église catholique.

Une enquête a été ouverte à la suite d’un signalement de la mairie de Paris: l’un de ses cadres a dénoncé des attouchements à trois reprises lors de la cérémonie des vœux aux autorités diplomatiques.

Au procès, ce dernier a raconté sa « sidération » au moment des faits. Deux autres plaignants ont rapporté des gestes similaires: l’un, alors community manager à la municipalité, au cours de la même cérémonie l’année précédente ; l’autre, à l’époque jeune séminariste, pendant et après une messe.

Deux autres hommes, absents de l’audience, ont relaté des gestes comparables, lors d’une soirée franco-italienne dans un hôtel de luxe à Paris et au cours d’une réunion préparatoire au G7.

Lors du procès, le procureur a considéré que les agressions sexuelles étaient établies, mais il a estimé qu’il fallait tenir compte d’une expertise concluant à une altération du discernement liée à une « maladie cognitive » de l’évêque.

Luigi Ventura a toujours contesté les faits. Son avocate a dénoncé la volonté des parties civiles de faire un « procès historique », demandant au tribunal de revenir au « droit » et au cas particulier de M. Ventura.

Diplomate de carrière du Vatican, M. Ventura a été en poste entre 2009 et 2019 à Paris, chargé des relations du Saint-Siège avec les autorités françaises d’une part et avec les évêques de France d’autre part. Il a démissionné il y a un an pour « limite d’âge ».

Si le tribunal le reconnaît coupable, il s’agirait de la première condamnation en justice d’un ancien nonce dans une affaire d’agression sexuelle.

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