"Il a lancé ce projet de référendum, c’est quelque chose de très risqué", a estimé le ministre sur la radio France Inter. "Je trouve le processus assez dangereux".
"La population britannique a été habituée à ce qu’on lui dise: +l’Europe c’est une mauvaise chose+, le jour où on va la consulter il y a un risque qu’elle dise que l’Europe est une mauvaise chose", a-t-il souligné.
Pour M. Fabius, c’est le Royaume Uni qui aurait "certainement" le plus à perdre en cas de rupture avec l’Union européenne, mais "ce serait aussi négatif aussi pour l’Europe".
Le Royaume Uni, une des principales économies mondiales, "est une puissance militaire, une puissance diplomatique. Si un pays aussi important quittait l’Europe cela donnerait un sentiment extrêmement négatif sur l’Europe", a relevé le ministre.
"Nous souhaitons que la Grande Bretagne reste dans l’Union européenne. Mais autant nous disons oui à une amélioration de l’Union autant nous ne pouvons pas être d’accord avec un démantèlement", a-t-il argumenté.
Les Britanniques "ont adhéré à un club de football. On ne peut pas dire au milieu du match, maintenant on va jouer au rugby. C’est l’un ou l’autre", a plaisanté M. Fabius.
"On va voir ce que M. Cameron demande (…) on va l’écouter", a-t-il conclu.
Le gouvernement britannique présente jeudi au Parlement un projet de loi détaillant les modalités du référendum qui se tiendra d’ici fin 2017 sur "le maintien ou pas" du Royaume-Uni dans l’Union européenne, illustrant la volonté du Premier ministre d’avancer au plus vite sur ce dossier.