Euro 2016 : beaucoup de questions à J – 100

À trois mois de l’événement football organisé en France, les équipes européennes doivent faire face à de nombreuses incertitudes.

L’Euro 2016 s’approche à grands pas. De lourds enjeux se profilent à propos de cet événement organisé en France, qui démarre dans 100 jours (10 juin-10 juillet), sur les plans politique, sécuritaire et bien évidemment sportif.
Les attentats qui ont endeuillé la France en janvier et surtout en novembre 2015 ont fait du tournoi un événement à haut risque, où la sécurité des délégations sportives et des supporteurs impliquera un dispositif policier de grande envergure. Les organisateurs sont en contact avec les services de l’État, mais n’ont commencé à plancher ensemble sur l’Euro et la nouvelle donne sécuritaire qu’après la COP21.

"Tout le sens de la coopération entre l’État et l’organisateur en matière de sécurité, c’est l’efficacité de l’interface, souligne Jacques Lambert, président de la société d’organisation de l’Euro 2016. Et notamment sur les stades, le moment où l’on franchit le périmètre avec d’un côté les forces de sécurité de l’État, de l’autre celles de l’organisateur. C’est là que se joue l’essentiel de l’efficacité du dispositif." Le ministère de l’Intérieur devra trouver le point d’équilibre en informant le grand public des mesures mises en place pour le rassurer sans pour autant toutes les dévoiler, afin d’éviter de donner des clefs à d’éventuels terroristes. La protection des fans zones sera aussi cruciale.

Sur le plan sportif, beaucoup d’incertitudes

Si l’on revient sur le rectangle vert, d’autres questions surgissent. L’équipe de France jouera-t-elle avec Karim Benzema? Après l’assouplissement de son contrôle judiciaire dans l’affaire du chantage à la sextape exercé sur Mathieu Valbuena, "un premier pas", selon le sélectionneur Didier Deschamps, c’est au président de la Fédération française, Noël Le Graët, de se prononcer sur l’éventuelle éligibilité de l’avant-centre du Real Madrid. Benzema ne pourra pas revenir de toute façon pour les deux matches amicaux de mars (les 25 et 29 contre Pays-Bas et Russie), car il est blessé et pourrait être indisponible jusqu’à trois semaines.

D’autres sélections de premier plan connaissent doutes et blessures, avec l’incertitude d’une remise en forme à temps. L’Angleterre au premier chef : son capitaine et leader d’attaque, Wayne Rooney, est forfait jusqu’à la mi-avril (genou). Du côté de l’Allemagne, c’est derrière que ça coince : le patron de la défense, Jérôme Boateng, redeviendra disponible à partir de fin avril (adducteurs). Depuis la retraite internationale de Miroslav Klose, les champions du monde ont aussi un problème d’avant-centre. Joachim Löw a rappelé Mario Gomez, peu convaincant, et a alterné avec des joueurs offensifs aux profils de "faux 9", comme Thomas Müller et Mario Götze.

Où sont les buteurs ?

Problème semblable en Espagne : Diego Costa ne s’est jamais vraiment imposé à la pointe de la Roja, pas plus que les anciens (Soldado, Negredo) ou les jeunes (Alcacer, Morata). Vicente Del Bosque conservera-t-il sa confiance à Iker Casillas, capitaine des doubles champions d’Europe en titre, mais à l’aura pâlie ? L’Italie aussi connaît un problème de buteur. Mario Balotelli, un des hommes marquants de l’Euro 2012 (doublé décisif contre l’Allemagne en demi-finale), a disparu des radars, au profit des méconnus Graziano Pellè, Simone Zaza et surtout Eder, actuel meilleur buteur italien en Serie A avec 12 buts… Antonio Conte pourra peaufiner ses réglages lors d’une séquence très relevée fin mars, avec l’Espagne et l’Allemagne au menu.

La Belgique, numéro 1 au classement Fifa, est attendue de pied ferme outre-Quiévrain. Mais avec quel Eden Hazard ? Le génial milieu offensif connaît une saison médiocre (3 buts et 6 passes décisives seulement en 34 matches disputés avec Chelsea).

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