Erdogan menace de recourir à un « plan B » si la Turquie n’est pas associée à l’offensive de Mossoul
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé vendredi de recourir à un « plan B » si l’armée turque n’est pas associée à l’offensive attendue pour chasser les jihadistes du groupe Etat islamique de Mossoul, leur bastion irakien.
Ankara redoute par ailleurs la participation éventuelle à l’offensive de Mossoul de milices chiites ou de groupes armés kurdes affiliés à l’ennemi juré d’Ankara, le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, considéré comme "terroriste" par la Turquie).
"Nous sommes déterminés à prendre notre place au sein de la coalition en Irak, pour l’unité de l’Irak. Si les forces de la coalition ne veulent pas de la Turquie, nous mettrons en oeuvre un plan B. Et si celui-ci ne marche pas, nous lancerons un plan C", a déclaré M. Erdogan au cours d’un meeting à Konya, dans le centre de l’Anatolie.
Il n’a toutefois pas donné de précision sur les mesures prévues dans ces plans.
Les relations entre Ankara et Bagdad se sont tendues ces dernières semaines, après que l’Irak a rejeté la prolongation par le parlement turc du mandat accordé aux militaires turcs pour intervenir en Irak notamment.
L’Irak a estimé que les militaires turcs présents sur son sol constituaient "une force d’occupation", provoquant l’ire des responsables turcs.
Sur un ton dédaigneux, M. Erdogan n’a pas hésité à sommer le Premier ministre irakien Haidar al-Abadi de "rester à sa place".
"Vous nous avez invités à Bachiqa, et maintenant vous nous dites de partir ? Désolé, mais mes compatriotes sont là : mes frères turkmènes, arabes, kurdes sont là. Et ils nous disent +venez+ et +aidez-nous+", a insisté M. Erdogan.
Plus de 1,5 million de Turkmènes (ou Turcomans) vivent dans le nord de l’Irak, qui fut un territoire de l’empire ottoman pendant quatre siècles.
AFP