Égypte: la police tire des lacrymogènes sur des manifestants pro-Morsi

La police a tiré vendredi des gaz lacrymogènes et chargé devant un complexe abritant des médias égyptiens, que les islamistes accusent de complaisance à l’égard du pouvoir mis en place par l’armée, alors que des émissaires occidentaux tentent d’ultimes médiations pour éviter un bain de sang.
Le vice-président par intérim et prix Nobel de la Paix Mohamed ElBaradei a estimé qu’il ne pourrait pas contenir longtemps les faucons du gouvernement et de l’armée qui, fort d’un soutien croissant de la population, prônent la manière forte contre les manifestants islamistes.
« Des gens sont vraiment furieux contre moi parce que je dis: prenons notre temps, parlons avec eux. L’humeur, maintenant, c’est plutôt +écrasons-les », a-t-il assuré dans un entretien avec le Washington Post, ajoutant: « Je tiens le fort, mais je ne tiendrai pas longtemps ».
Jeudi, une déclaration du secrétaire d’État américain John Kerry, avait alimenté la tension et provoqué la colère des Frères musulmans, dont M. Morsi est issu.
M. Kerry a en effet estimé que les militaires avaient en fait « rétabli la démocratie » en déposant M. Morsi à la demande de « millions et de millions » de manifestants. Des manifestations populaires massives réclamaient le départ de M. Morsi, reprochant aux Frères musulmans d’accaparer tous les pouvoirs et de ruiner une économie déjà exsangue.
« Les croisés, les laïcs et l’armée américanisée (d’ Egypte) se sont entendus (…), grâce à l’argent des pays du Golfe et un complot des Américains, pour renverser le gouvernement de Mohamed Morsi », a affirmé Ayman al-Zawahiri.
En évoquant les « croisés », cet Egyptien qui a succédé à Oussama ben Laden vise spécifiquement les chrétiens de la communauté copte qui compose 6 à 10% de la population égyptienne.

Égypte: la police tire des lacrymogènes sur des manifestants pro-Morsi
Les partisans de Mohamed Morsi destitué et arrêté le 3 juillet dernier par les militaires occupent depuis un mois deux places du Caire pour faire pression sur l’armée jusqu’à ce que leur président soit rétabli dans ses fonctions.

Mercredi, le nouveau pouvoir a demandé à la police de mettre fin au mouvement de protestation et demandé instamment aux partisans de Morsi de rentrer chez eux.
Les manifestants islamistes ont cependant refusé jeudi d’évacuer les deux places et affirmé qu’ils allaient poursuivre leurs manifestations.

Au moins 289 personnes ont été tuées en Egypte lors de la récente vague d’affrontements entre partisans et adversaires de M. Morsi et dans des confrontations avec la police.

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