Egypte: début du vote pour le référendum sur la constitution

Egypte: début du vote pour le référendum sur la constitution
Le vote pour le référendum, organisé sur le projet de la Constitution controversée en Egypte, a commencé samedi à 6H00 GMT (8H00 locale), sous l’œil attentif de l’opposition.

Quelque 51,3 millions d’Egyptiens sont appelés à dire oui ou non à un projet de Constitution qui divise profondément le pays.

Prévu initialement en une seule journée, le vote aura finalement lieu sur deux jours à une semaine d’intervalle, les 15 et 22 décembre, les autorités espérant palier l’absence de nombreux juges ayant annoncé leur boycott.

Les juges ont décidé de boycotter l’opération de supervision du référendum sur la Constitution et organisé une grève dans tous les tribunaux du pays pour protester contre l’ingérence de Mohamed Morsi dans le travail du pouvoir judiciaire.

A la veille de ce rendez-vous, les défenseurs de la Constitution et l’opposition se sont rassemblés dans différentes villes de l’Egypte, qui avaient connu au cours des derniers jours des violences ayant fait neuf morts et des centaines de blessés.

Pour les opposants à ce référendum, il reste toujours des lacunes concernant notamment la liberté d’expression, les droits des enfants et de la femme. Dans ce sens, ils soulignent que ce projet controversé ne limite pas les pouvoirs du président de la République, ce qui va mener à "une nouvelle dictature".

Lors d’une conférence de presse du Front du salut national (FSN), principale coalition de l’opposition, le libéral Amr Hamzawi s’est dit "confiant que le peuple égyptien dira non à la Constitution des Frères musulmans".

L’ancien directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Mohamed El Baradeï a, pour sa part, appelé le chef de l’Etat à annuler le référendum "avant qu’il ne soit trop tard".

Le FSN a appelé les Egyptiens à participer sous condition au référendum constitutionnel, en votant contre ce projet.

Le FSN conditionne son appel à se rendre aux urnes à quatre conditions qui, si elles ne sont pas "remplies samedi", première journée du scrutin, le pousseraient à exhorter les Egyptiens à l’abstention.

L’opposition demande aussi la présence d’un juge devant chaque urne, que la sécurité soit garantie à l’intérieur et à l’extérieur des bureaux de vote, une supervision nationale et internationale du scrutin, et surtout que le vote n’ait lieu que sur une seule journée.

L’opposition, qui dénonce de même une "dérive autoritaire" de la commission constituante accusée d’être largement dominée par les islamistes, accuse le projet de Constitution, entre autres, d’offrir peu de garanties pour les libertés d’expression et de religion.

En revanche, les défenseurs du texte affirment qu’il est indispensable pour poursuivre la transition vers la démocratie.

Ils assurent que le texte permettra de doter le pays d’un cadre institutionnel stable, la précédente loi fondamentale ayant été suspendue il y après de deux ans, après la chute du régime de Hosni Moubarak début 2011 sous la pression d’une révolte populaire.

Les Frères musulmans, dont est issu le président Mohamed Morsi, ont appelé à approuver les amendements constitutionnels, soulignant qu’ils feront tout ce qui est en leur pouvoir pour que le référendum soit positif.

Mohamed Morsi et les Frères musulmans ont souligné que le maintien du référendum le 15 décembre était essentiel pour sceller la transition vers la démocratie, entamée par la chute de l’ancien président Moubarak.

"C’est au peuple de décider de l’avenir, tant qu’il a la liberté de se rendre aux urnes dans le cadre d’un scrutin démocratique, libre et équitable", a insisté le Premier ministre Hicham Qandil.

Le porte-parole des Frères musulmans, Mahmoud Ghozlan a, de son cô té, demandé sur sa page Facebook à l’opposition d’accepter les "bases de la démocratie", tout en affirmant que le retrait du décret du 22 novembre par lequel le président égyptien avait élargi ses prérogatives, mettait fin à toutes les controverses.

Partisans et adversaires de Morsi se sont affrontés, parfois de manière violente, depuis que le président a élargi unilatéralement ses pouvoirs par décret le 22 novembre. Ces violences ont incité l’armée de jouer la médiation, qui a échoué après la décision de reporter sine die ce dialogue.

Dix gouvernorats doivent voter dès samedi, parmi lesquels Le Caire et Alexandrie ainsi que la région instable du Sinaï.

Dix-sept autres gouvernorats, où sont situées notamment les trois grandes villes du canal de Suez (Ismaïliya, Port-Saïd, Suez) et la célèbre cité touristique de Louxor, sont appelés aux urnes samedi 22 décembre.

Les Egyptiens vivant à l’étranger ont commencé à voter mercredi pour quatre jours. Près de 600.000 expatriés inscrits sur les listes peuvent voter dans 150 représentations diplomatiques.

En tout, près de 250.000 membres des forces de sécurité (environ 130.000 policiers et 120.000 soldats) sont chargés de veiller à la sécurité.

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