Fin septembre dernier, rapporte en exclusivité le portail espagnol, l’un des chefs militaires du "polisario", Taleb Ami informe les responsables de la MINURSO de l’obligation pour toutes ses patrouilles d’être accompagnées par des éléments armés du polisario.
"Une telle décision, en plus de susciter de nombreuses interrogations sur le timing choisi et les objectifs visés, constitue une violation des accords de cessez-le-feu entre le Maroc et le "polisario" conclus sous les auspices de l’ONU en vertu desquels tout mouvement de troupes armées reste interdit dans la zone", relève la publication sur la base de l’argumentaire d’un expert français en questions stratégiques consulté par ses soins.
En revanche, relève " Correo diplomatico ", la MINURSO compte sur la totale collaboration du Maroc qui ne lui impose aucune restriction de mouvement.
"Cette tutelle imposée par le Polisario, depuis fin septembre, aux effectifs de la MINURSO déployés sur le terrain embarrasse les responsables de la mission Onusienne. Ces derniers sont obligés de soumettre, au préalable, aux soldats du polisario le planning de leurs patrouilles c’est à dire le moment de leur déploiement et la route qu’elles vont choisir. De plus, ces patrouilles doivent toujours être accompagnées d’un ou de plusieurs éléments armées des séparatistes".
"Il s’agit d’une violation directe de la liberté de mouvement de la Mission onusienne", affirme un ancien membre de la MINURSO de nationalité colombienne cité par Correo Diplomatico.
Selon le même expert français, à travers cette mesure "le polisario cherche à couvrir le retour de ses combattants déployés en Libye", précisant que "si la direction du polisario est régulièrement informée des déplacements des patrouilles de la MINURSO, elle peut éviter ainsi que ses combattants qui retournent de Libye ou du Niger ne soient repérés par l’ONU", d’autant plus, ajoute la publication, "des sources sur le terrain ont signalé l’arrivée la semaine dernière à Tindouf, de plusieurs dizaines de véhicules tout terrain chargés de milliers de Kalachnikov".
Ces armes, note Correo diplomatico, proviennent de l’arsenal du colonel Kadhafi et ont été remis, à défaut d’argent liquide, par ses services aux mercenaires du "polisario" qui ont combattu aux cô tés de son régime depuis le début de la révolution.
Selon la publication espagnole, tous les indices montrent que le front polisario s’est enfoncé dans sa stratégie de tension et de provocation à l’encontre de la MINURSO. Et de conclure que cette récente décision prise à un moment où les relations entre les séparatistes et l’instance onusienne traversent déjà une "zone de turbulences", est venue compliquer encore davantage les liens déjà détériorés entre les deux parties", en raison fondamentalement des réseaux de trafic de drogue et d’armes qui pullulent dans la région et dans lesquelles sont impliqués des membres du polisario.