Des partis politiques et des syndicats dénoncent la « répression violente » en Algérie

Plusieurs partis politiques, organisations de la société civile et syndicats algériens ont dénoncé vigoureusement la «répression violente» par les forces antiémeutes de la protestation pacifique des médecins résidents, organisée mercredi dernier à l’intérieur de l’hôpital Mustapha Bacha à Alger.

Le parti «Talaie El-Houriat» a condamné, dans un communiqué, l’usage «brutal de la force» contre la manifestation pacifique des médecins résidents», qui ont tenté de marcher en direction de l’Assemblé populaire nationale, afin de porter leurs revendications aux élus du peuple.

Pour la formation d’Ali Benflis, l’usage de la matraque contre le mouvement des médecins confirme que «le pouvoir persiste dans sa démarche répressive contre toute forme de contestation sociale et ne s’embarrasse pas de violer les sanctuaires que sont les universités et les hôpitaux». Et d’ajouter que «ces dépassements intolérables des autorités publiques constituent une violation flagrante de droits consacrés par la Constitution, notamment la liberté d’expression et la liberté de rassemblement».

Pour sa part, le Front des forces socialistes (FFS) a qualifié l’agression subie par les médecins résidents de «provocation de trop», notant que «des médecins ont été sauvagement agressés et matraqués».

Le FFS dénonce avec force «le musellement des libertés de manifestation et d’expression, l’empêchement des marches pacifiques et la répression systématique des manifestants», indique un communiqué du parti. Tout en appelant les médecins résidents à la lucidité et à la vigilance, le plus vieux parti d’opposition réitère son appel aux pouvoirs publics pour ouvrir des négociations avec tous les partenaires sociaux.

La Jeunesse libre du «Rassemblement pour la culture et la démocratie» a, quant à elle, condamné «la répression subie par les médecins résidents qui ont choisi d’alerter la rue, car les portes du dialogue ont été fermées malgré toutes les démarches des protestataires». Dans un communiqué, la Jeunesse du parti de Mohcine Belabbes rappellera que «l’interdiction des manifestations publiques en vigueur depuis 2001 dans la capitale ne suffit pas, le pouvoir réprime toute voix discordante sur les lieux de travail et dans les universités».

Dénonçant l’attitude du ministère de la Santé quant à l’examen des revendications des futurs spécialistes, le parti relève que «devant la dégradation avancée du système de santé et des conditions de travail des personnels, le ministère de la Santé, qui disserte dans les médias et devant les commissions de l’Assemblée sur les normes internationales dans le domaine pour oser des comparaisons frauduleuses, déclare ne pas disposer de prérogatives pour répondre aux revendications des médecins résidents».

Même son de cloche pour la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (Laddh) qui considère que les droits de manifestation et de rassemblement «sont consacrés par la Constitution et les différentes conventions relatives aux droits civils et politiques ratifiées par notre pays». La Laddh se dit solidaire des médecins résidents et appelle, par la même occasion, les autorités à «privilégier la voie du dialogue démocratique et à être à l’écoute de la société».

De son côté, le Syndicat national des médecins généralistes de santé publique n’a pas manqué de dénoncer la répression des résidents manifestant pacifiquement à l’intérieur du CHU Mustapha. Le syndicat exprime, par la même occasion, son «soutien total au mouvement initié par les résidents en sciences médicales pour obtenir leurs droits».

Le Conseil régional de l’Ordre des médecins de Blida s’est déclaré, pour sa part, profondément choqué par les images insoutenables des têtes ensanglantées des médecins résidents tabassés lors de la répression policière et a interpellé le ministre de la Santé d’accéder aux revendications des résidents.

Dès le jour même de la manifestation, la presse algérienne s’est solidarisée des médecins résidents en affirmant que le traitement qui leur a été réservé par les forces anti-émeutes est «une honte pour le pouvoir algérien» et une expression de l’affolement d’un régime qui ne connaît pas d’autres moyens d’expression que la bastonnade.

Les images de ces médecins à la tête bandée ou au bras couvert de plâtre portent la marque de l’identité des dictatures les plus abjectes qui ne connaissent des droits de l’homme que la brutalité, des hommes de pouvoir qui ne voient en l’autorité que l’envie de soumettre les autres que par la force de la matraque, estime-elle.

Avec MAP

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