Des centaines d’étudiants marchent dans les rues d’Alger pour réclamer un changement radical du régime
Malgré la chaleur, le jeûne et la répression, ces étudiants, soutenus par des citoyens, ont marché à l’occasion de 112e mardi du Hirak estudiantin.
En ce premier jour du mois de Ramadan, les protestataires ont imposé leur marche, marquée par quelques échauffourées et des arrestations.
Comme à l’accoutumée, le coup d’envoi a été donné vers 11h de la place des martyrs. Pancartes brandies et slogans scandés, les manifestants sont catégoriques et ils revendiquent le départ de tout le système politique et l’instauration d’une période de transition.
« L’étudiant s’engage, système dégage », « Etat civil et non militaire », « Algérie libre et démocratique », « presse libre » et « justice indépendante » ont été les slogans qui ont marqué la marche.
Réagissant à l’arrestation, puis le placement sous mandat de dépôt de plus de 23 manifestants la semaine passée, les manifestants accusent « la justice du téléphone », tout en revendiquant « une justice de transition ».
En grève de la faim depuis 7 jours, ces manifestants placés sous mandat de dépôt sont, selon eux, « un coup orchestré par le DRS (services secrets), revendiquant la libération des détenus surtout en cette période de jeûne.
Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), d’autres militants arrêtés la semaine dernière dans le cadre d’une vague féroce d’interpellations et de mises sous mandats de manifestants qui reprend après une accalmie de quelques semaines.
D’après ce comité, qui suit la situation des détenus d’opinion, les prévenus sont accusés « d’attroupement non armé et incitation à attroupement non armé ».
Ces détentions interviennent parallèlement à des condamnations à des peines de prison ferme prononcées par les tribunaux à l’encontre de hirakistes.
Ces nouvelles arrestations et mises sous mandat de dépôt interviennent également dans la foulée de l’arrestation musclée du « poète de la révolution » Mohamed Tadjadit ainsi que de Malik Riahi dans un appartement à Aïn Benian après perquisition de la police.
Ces deux activistes ont été derrière la diffusion de la vidéo du mineur Saïd Chetouane qui avait dit avoir été torturé. Cette vidéo, devenue virale, a suscité une vague d’indignation en Algérie et à l’étranger.