La France va renforcer son contrôle des investissements étrangers afin de protéger ses entreprises en difficulté du fait de la crise engendrée par l’épidémie de Covid-19, a annoncé mercredi le ministre de l’Economie Bruno Le Maire.
Le seuil de déclenchement du contrôle des investisseurs non européens prenant des parts dans une grande entreprise française sera « abaissé de 25% à 10% » jusqu’à la fin de l’année, et de manière plus générale le contrôle sera élargi au secteur des biotechnologies, a-t-il annoncé sur la chaîne LCI.
« Dans cette période de crise, certaines entreprises sont vulnérables. Des technologies sont fragilisées et pourraient être rachetées à bas prix par des compétiteurs étrangers, je ne laisserai pas faire », a-t-il insisté.
Actuellement, Paris a la possibilité de bloquer des acquisitions de plus de 25% du capital d’entreprises agissant dans certains secteurs jugés stratégiques, comme la défense, l’énergie, l’aérospatiale, les transports, etc.
Ce seuil de 25% est en vigueur depuis le début de l’année seulement, après une décision du gouvernement prise dans un contexte de méfiance européenne vis-à-vis de certains appétits étrangers, et chinois en particulier. Auparavant il était de 33,33%.
Début avril, l’Allemagne a aussi annoncé un renforcement de son contrôle des investissements étrangers du fait de la crise, après l’avoir déjà accentué l’an dernier.
M. Le Maire a par ailleurs annoncé que le gouvernement ne présenterait « certainement pas » avant la rentrée, en septembre ou en octobre, son plan de relance de l’économie française, assurant qu’il fallait avancer étape par étape.
« Je travaille aussi à la coordination européenne, parce que rien ne serait pire que d’avoir la France qui prend certaines dispositions pour son plan de relance et l’Allemagne qui ne prendrait pas des dispositions similaires », a-t-il prévenu.
Selon lui, « il faut que la relance soit elle aussi massive et que notamment l’Union européenne réponde présent et vienne soutenir les plans de relance nationaux ».
Au lendemain de la présentation par le Premier ministre Edouard Philippe du plan de déconfinement, M. Le Maire a appelé un « maximum de Français à reprendre le travail » après le 11 mai, jugeant que la reprise de l’activité « était indispensable pour la nation française ».
« Mon message est très simple: il faut que nous nous retroussions les manches tous ensemble », a-t-il expliqué, rappelant que l’économie française est durement touchée par la crise du coronavirus, le gouvernement prévoyant pour cette année une forte récession avec une chute du PIB de 8%.