Egypte: HRW dénonce la « disparition forcée » de deux traductrices

Les forces de sécurité égyptiennes ont arrêté arbitrairement et provoqué la « disparition forcée » de deux traductrices égyptiennes, a dénoncé mercredi Human Rights Watch (HRW), demandant leur libération.

Marwa Arafa, 27 ans, et Kholoud Saïd, 35 ans, ont été respectivement arrêtées les 20 et 21 avril, selon HRW, et depuis leurs familles et avocats ont indiqué n’avoir reçu aucune réponse à leurs demandes d’informations auprès des autorités.

« Les autorités devraient révéler l’emplacement des femmes et les libérer ou présenter la preuve de leurs méfaits présumés devant les autorités judiciaires », a exhorté l’ONG basée à New York, dénonçant leur « disparition forcée ».

Mme Saïd, traductrice et éditrice à la bibliothèque d’Alexandrie (nord), a été aperçue mardi par des avocats dans le siège du Parquet de la sûreté de l’Etat au Caire, selon HRW, indiquant qu’elle avait été interrogée sur des accusations de « ralliement à un groupe terroriste » et de « diffusion de fausses informations » dans un dossier judiciaire surnommé « le dossier coronavirus ».

Selon l’ONG, plusieurs militants, avocats et usagers des réseaux sociaux ont été récemment arrêtés et inculpés dans ce dossier, principalement pour avoir critiqué la réponse du gouvernement face à la pandémie de Covid-19.

« Pas de mandat d’arrêt, pas d’explications, c’est le comportement d’un système sécuritaire devenu incontrôlable », a dénoncé Amr Magdi, chercheur pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à HRW.

Mercredi, l’Egypte a enregistré officiellement 5.042 cas de contamination au nouveau coronavirus, dont 359 décès.

Le président Abdel Fattah al-Sissi a renouvelé mardi pour trois mois l’état d’urgence en Egypte en raison de la « situation sécuritaire et sanitaire critique » dans le pays.

La législation d’exception élargit considérablement les pouvoirs de la police en matière d’arrestation, de surveillance, et peut imposer des restrictions à la liberté de mouvement.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2014, le président Sissi poursuit une répression féroce contre toute forme d’opposition islamiste ou libérale.

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